mercredi 30 novembre 2011

Djinn, as-tu du cœur ?

L'affiche de son film apporte une réponse sans équivoque.


Donoma, c'est un peu comme un plateau d'Othello. A mesure qu'on avance dans un film plus puzzle que chorale, les histoires d'amour s'imbriquent entre personnages de milieux sociaux différents, de couleurs de peau différentes, à une différence près avec le jeu de société : ici, on ne change pas forcément lorsque l'on est touché.


Sorti sur 3 copies en France, toutes en région parisienne, le premier long-métrage de Djinn Carrénard a fait parler de lui depuis sa projection à Cannes en 2010 par son budget supposé (et apparaissant comme tel sur sa fiche Imdb) : 150€. Le réalisateur tout juste trentenaire explique en interview qu'ils ont servi à acheter un smoking, pour une scène finalement coupée au montage. Assez logiquement, l'argument marketing du "peu de moyen mais beaucoup d'énergie" disparaît également à la vision du film.

Restent, après 45 premières minutes un peu longuettes et qui font penser (à ceux qui en ont déjà fait l'expérience ou en ont vu des œuvres) à une extended version d'un court du 48h Film Project, 1h30 incroyablement réussies, touchantes, magnifiquement mis en scène et en lumière, avec une mention spéciale à l'acteur Sékouba Doucouré, d'une justesse remarquable. On pense à L'Esquive de Kechiche (remercié au générique), qui mettait déjà à l'honneur les marivaudages, mais aussi à Louise (Take 2), salué en 1999 par Première et par moi-même, à l'époque abonné au magazine en question. Et comme si cela ne suffisait pas, la jeune Salomé Blechmans présente une ressemblance frappante avec Elodie Bouchez (vous savez, l'actrice qui aurait pu devenir Marion Cotillard mais qui finalement a explosé en vol ?). On ne peut donc que souhaiter au virtuose Djinn Carrénard une filmographie à venir un peu plus foisonnante que celle de Siegfried...

jeudi 3 novembre 2011

Omar m'a fait marrer

Je ne partais pas forcément conquis par l'objet. Et pourtant, Eric Toledano et Olivier Nakache m'ont eu, certainement en grande partie grâce à une arme infaillible : Monsieur Omar Sy

Intouchables, c'est top. Tellement qu'on peut bien faire abstraction d'une scène de danse un peu superflue, tant les dialogues sont justes et le duo avec François Cluzet fonctionne bien. 

Alors cette semaine, n'hésitez plus entre le dernier effort animalier du réalisateur du mémorable Buddy star des paniers et le nouveau film des réalisateurs du sympathique Nos jours heureux et du plus moyen Tellement proches, faîtes-moi confiance. Si toutefois vous doutez encore, jetez un oeil à la bande annonce, elle vaut son pesant de sardines :

 

PS : j'ai eu le plaisir de découvrir ce teaser au ciné la semaine dernière, avant le vraiment chouette Tintin de Spielberg, mais juste après le teaser du Marsupilami de Chabat. La vie est décidément injuste lorsqu'il s'agit de répartir les queues.

PS bis : J'ai reçu ça aujourd'hui. L'email était intitulé "Adoptez Mélanie Laurent". Si je l'adopte pas, ils la piquent ?

mardi 12 juillet 2011

Et maintenant, une page de publicité

Je suis un grand fan de la campagne de pub pour les Mini rochers Suchard ("petits, mais ils s'en moquent"), même si visiblement un des films, un peu trop audacieux, et qui faisait référence à L'Origine du monde de Courbet, a fait les frais de probables plaintes de spectateurs malgré sa seule présence sur internet ; heureusement, même si elle est absente de la page facebook de la marque, on peut encore la trouver ici, par exemple.

A l'instar des productions animées du Studio Pixar, ce que j'apprécie par dessus-tout dans ce type de démarches, c'est le choix de miser sur l'intelligence du public - oui, je suis comme ça, j'aime bien qu'on me flatte.

Malheureusement, la plupart des pubs que l'on peut voir aujourd'hui semblent encore tout droit sorties de l'imagination des publicitaires moqués par les Inconnus dans leur grand classique dont est issue la fameuse réplique "il ne faut jamais prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu'ils le sont" :


Certains ont cependant décidé de pousser le curseur du vice un cran plus loin. Non contents de prendre les gens pour des cons, ils ont décidé qu'il fallait faire passer un message laissant entendre que si vous n'adhérez pas à la philosophie de la marque, vous êtes doublement cons.

Ces génies de la com', c'est McDonald's. J'en veux pour preuve les trois chefs d'oeuvre de psychologie suivants, que vous avez sans doute déjà vus et dont les deux premiers ont été réalisés par un monsieur qui vient de baisser d'une bonne dizaine d'étages - genre 4 m de hauteur sous plafond minimum - dans mon estime, puisqu'il s'agit de Jacques Audiard. Aouch.


Quelle débile, cette Madame. Heureusement qu'il y a la voix à la fin pour lui ré-expliquer - ah non, pardon, elle l'entend pas, elle.


Celle-ci, elle est plus sournoise à différents égards. Déjà parce qu'elle sous-entend qu'en plus d'être cons, les gens qui n'ont pas eu l'immense joie de bosser chez McDo pendant leurs études sont empotés, pas débrouillards, mais en plus sont un peu moches et petits. Mais aussi et surtout parce que si je suis bien, de deux choses l'une : soit son équivalence Bac + 3 chez McDonald's, la jeune fille s'en fout, vu qu'elle a l'air d'avoir décroché un diplôme du genre Master de Sup de Co ; soit en gros, le big M nous incite pour valoriser cette formidable équivalence à laisser tomber nos études pour devenir manager de resto - et chacun sait qu'ils sont pléthore rapportés au nombre d'employés de base...

Pour finir, la petite dernière, un grand classique en mode "mes parents sont vraiment des maxi-cons, je vais aller me bouffer un maxi-best of en sortant pendant 3/4 d'heure et ils vont rien cramer (mais ma grosse conne de mère aura quand même eu le temps de s'endormir)."


Priceless.

jeudi 9 juin 2011

Honteux et confus, je jure, mais un peu tard...

Cela fait des mois que je ne le supporte plus. J'étais sorti bien énervé comme il faut de son premier film, et la façon dont il s'est copieusement mis en scène en tant que commissaire de l'expo Brassens à la Cité de la musique avait fini de me mettre hors de moi (super idée, d'ailleurs, que son concours organisé sur dailymotion ; c'est pas comme si La Pompe moderne existait pas depuis 2007).

Pourtant, quand j'ai vu les premières images alléchantes de son premier film d'animation, je me suis dit que je lui laisserais une nouvelle chance. Mal m'en a pris.


Le Chat du rabbin, c'est l'histoire d'un film gâché. En 1h20, Joann Sfar a réussi à me faire m'assoupir grâce à un faux rythme qui porte lentement mais sûrement le spectateur vers l'ennui. Il est fort à parier que ce problème de tempo découle du choix de faire tourner les acteurs en prises de vue réelles (en les dirigeant fort mal par ailleurs), à l'exception de François Morel. Rien d'étonnant alors qu'il s'en dégage une impression manifeste de décalage...

C'est fort dommage, car deux séquences tout à fait remarquables dénotent et apportent un formidable souffle de vie au film, avec leurs couleurs inattendues, la liberté prise dans les traits des personnages qui rappellent fidèlement la bd originale, et surtout de très bonnes idées de mise en scène (notamment la caméra qui tourne autour du chat soulevé à bout de bras dans Jérusalem) et les seuls vrais moments d'humour.

Le réalisateur n'est pour autant pas le seul à blâmer dans cet échec : le plus gros reproche que l'on puisse faire au film reste quand même une utilisation complètement superflue de la 3D, si ce n'est pour faire plaisir au distributeur (en l'occurrence UGC). "Les films familiaux animés qui ne disposent pas de 3D ne vont pas dans les grandes salles", nous dit Sfar. Et il voudrait qu'on croie à une démarche artistique justifiant le procédé technique (bien pratique pour faire raquer 2 à 3€ de plus au spectateur, même détenteur de carte illimitée), alors que l'aplatissement des décors, et surtout leur relative fixité ne nécessitaient en rien son usage...

Il est amusant de comparer l'oeuvre de Joann Sfar à celle de Marjane Satrapi : l'Iranienne (d'origine) a magistralement transformé l'essai cinématographique de Persepolis ; le Niçois ferait décidément mieux de se cantonner au 9ème art. Surtout si c'est pour faire chanter Enrico Macias :

mardi 10 mai 2011

I ♥ Sufjan

2h30. Hier soir, Sufjan Stevens, 35 ans, a enchanté l'Olympia, mon accompagnatrice (pas forcément conquise d'avance) et moi-même inclus pendant 2h30.


Originaire de Détroit, ce génie multi-instrumentiste aux allures d'éphèbe est principalement connu - par les peu nombreux chanceux qui le connaissent - pour son projet de réaliser un album par état américain (soit 50 pour ceux qui ont arrêté la géographie en 5ème), dont uniquement le Michigan et l'Illinois à ce jour. De ce dernier est logiquement (programme de Seconde) tiré le titre Chicago, qui devrait parler à déjà un peu plus de béotiens puisqu'il fait partie de la b.o. de Little Miss Sunshine.



Pour sa première visite à Paris depuis 2006 hier, c'est une salle remplie de hipsters qui a pu assister à un truc de gueudin. Comme l'impression d'avoir vu en un même concert Jeff Buckley, Pink Floyd et Daft Punk.

Ce mec est un miracle. Transposé au ciné, ça serait un peu comme si le Ridley Scott de Blade Runner, Terrence Malick et Gus Van Sant cohabitaient dans un même corps.

Pour vous faire une idée de la chose, voici une des accalmies folk auxquelles nous avons eu droit au milieu de déferlantes électro-pop symphonisantes en costumes fluos new-age (oui oui).


Un truc à voir au moins une fois dans sa vie.

vendredi 6 mai 2011

Rroarr

Jusqu'à aujourd'hui, Animal Kingdom évoquait pour moi le soleil d'Orlando, en Floride.


Et puis je suis allé voir le premier film de l'australien David Michôd.

Animal Kingdom

Il est possible que, comme moi, vous accrochiez sur l'accroche pourrie de l'affiche française "une famille de criminels", à laquelle on préférera de loin celle-ci :

Animal Kingdom

Mais trêve de branlettes graphiques : il s'agit là d'un chef d'oeuvre cinématographique.

Racontant le rapprochement entre un jeune de 17 ans et ses oncles malfrats couvés par une mère - qu'on pourra qualifier a priori de bienveillante -, Animal Kingdom est un film purement scotchant.

Son réalisateur ne se contente pas de livrer un scénario intelligent : 
- il crée une ambiance captivante, utilisant magistralement le sound design qui mêle à merveille bande-son et musiques d'ambiance oppressantes ; mieux : les coups de feux parsemés tout au long du film ne font pas que faire sursauter le spectateur, ils constituent les points de ruptures dans le fil narratif ;
- le choix de tourner de jour ou de nuit est crucial et en dit à chaque fois long sur les personnages (les Cody sont des animaux nocturnes lorsqu'ils s'agit de commettre leurs méfaits, contrairement à la police) ; on peut d'ailleurs y déceler des points communs avec le cinéma de James Gray (qui vu le niveau de la relève, a du souci à se faire) ;
- même si j'ai pensé en découvrant la famille à La Merditude des Choses, Michôd dirige ses acteurs avec finesse, et parachève de les montrer en grands fauves quand la lionnesque Jacki Weaver croise Guy Pearce (déjà remarqué dans L.A. Confidential, Priscilla folle du désert et Memento de Nolan) en faisant ses courses.

Je ne saurais donc trop vous conseiller de vous ruer sur un des meilleurs films sortis depuis ce début d'année - ne vous inquiétez pas, Vin Diesel ne vous en tiendra pas rigueur.

mardi 19 avril 2011

L'Empire du soleil du milieu

Comme nous, j'imagine que vous retrouvez régulièrement des menus de restos "japonais" dans vos boîtes aux lettres. Généralement remplis de fautes de typo et d'accords, ils trahissent parfois, avec leurs nems et autres Tsingtaos, une identité nippone aussi affirmée que le statut de star américaine d'Afida Turner.

Un dépliant a plus particulièrement retenu mon attention il y a peu. Il faut dire que c'est une pépite.

Première page.


Ok, ça nous arrive tous de taper rapidement, et le "h" est pas loin du "u" sur un clavier. Mais franchement, quand il s'agit du nom de ta présentation ou de ton resto, tu te relis. Surtout que c'est pas facile à prononcer, "shshi".

Concernant la chinoiserie de l'entreprise, un premier détail qui ne trompe pas : la réduction de 12% sur "emporter". Pas 10, trop peu, pas 15, faut pas déconner.

Pour ne pas qu'on m'accuse de préjugés d'anti-chinoisisme primaire, je vous propose le dos du prospectus. En deux parties.


Si je me permets de mettre en doute l'authenticité des shshis de Top shshi, c'est qu'on a droit à de grosses ristournes chez Kangnai, chaîne de magasins de chaussures qui a pignon sur rue à Paris. Personnellement, j'y ai déjà fait un achat, et j'en étais plutôt content, notamment parce que les pompes y étaient pas trop chères. Et au vu des promotions offertes, je soupçonne Top shshi d'être plus ou moins lié à la marque : à - 40% (!) pour 45 € de shshis achetés, on se rembourse intégralement ses shshis à partir de 112 €, ce qui est un prix raisonnable pour des groles. Et en plus on n'a plus faim. Ils sont forts, ces Chinois.

Et un petit bonus pour la fin :

vendredi 1 avril 2011

DON'T play it again, Sam

C'est officiel. Joann Sfar, pourtant césarisé, et Guillaume Canet ne sont plus seuls. Ils viennent d'être rejoints au panthéon des réals français qui se la racontent grave alors que y a franchement aucune raison par Samuel Benchetrit.

Chez Gino
Samuel Benchetrit est un grand fan du réalisateur de télé Serge "Magnéto" Khalfon

Ce soir, surtout parce que mon géniteur en avait l'envie, je suis allé avec lui voir Chez Gino. J'ai eu tort.

Quand on dresse la liste de tout ce qui compose un film comme The Social Network, tout est parfait. Dans Chez Gino, tout est mauvais.

Sauf le pitch : un père de famille pizzaïolo, italien débarqué à Bruxelles dans sa prime jeunesse, se voit offrir l'héritage de son oncle parrain napolitain à condition qu'il démontre qu'il a lui-même su s'imposer en tant que caïd en Belgique. Pour ce faire, il demande à un cinéaste amateur de tourner un mockumentary sur sa fausse vie de gangster.

Ceci mis à part, c'est globalement n'importe quoi, la fausseté du docu venant contaminer le reste du film (à moins que ce soit le jeu d'acteur de Benchetrit lui-même ?). Du coup, on ne fait plus la différence entre les personnages qui jouent mal dans le faux film et les acteurs qui jouent mal dans le film tout court (avec une mention spéciale pour Anna Mouglalis).

Le réalisateur semble s'échiner à absolument tout rater pendant 1h45, qui paraissent absolument interminables, des 15 minutes de récit de la jeunesse de Gino en Italie, qui ne servent à rien sinon à mettre en avant Jules, le fils du monsieur et de Marie Trintignan, jusqu'à la participation pathétique d'un Ben Gazzara mal post-synchronisé - à ce propos, je ne m'explique pas les impressions de José Garcia trouvables sur wikipedia : "une fois qu’il a commencé à jouer, ce fut un moment de grâce ! Ce n’était pourtant pas facile : il faisait très chaud, il a 80 ans… Mais le texte est sorti d’une traite, à la perfection."

Samuel Benchetrit, c'est un peu un Tarantino sans talent, finalement : un mec qui a les références, mais qui aime bien te montrer qu'il les a, quitte à utiliser un énorme écriteau fléché avec marqué dessus "wouhou, hé, hé, tu l'as vue, ma référence que j'ai vu le film mais que je me dis que comme tu l'as pas vu, toi spectateur inculte, je préfère te le faire bien montrer pour que tu le voyes bien ??"

Sûr que Coppola, Vitenberg ou Scola doivent bien kiffer. Nous pas.

mercredi 30 mars 2011

Le Boléro de Prévert

Dans l'émission Ce Soir ou Jamais d'aujourd'hui, je découvre parmi les invités Monsieur Roland Moreno.

Je le confesse, son nom ne me disait pas grand chose a priori. Une petite googueulisation d'usage me révèle alors qui est cet illustre personnage, dont nous connaissons et utilisons pourtant tous la plus fameuse création.


Aucun lien de parenté connu avec Dario Moreno ou Eric Morena, Roland Moreno est avant tout connu pour être l'inventeur de la carte à puce.

Ce que plus de gens ignorent, c'est qu'il est également à l'origine d'une invention, disons, un peu moins révolutionnaire : la Célimène. Le concept : superposer des paroles de chansons ou des extraits de pièces de théâtre sur des airs classiques connus.

Le Français a même eu la bonne idée d'en faire un disque, dont les titres sont podcastables ici. Je me suis permis, pour ceux qui auraient la flemme de se taper la totale (et on peut les comprendre), de récupérer et uploader sur Youtube le gros tube de l'album de Roland : "La Chanson de Prévert sur l'air du Boléro".

Ce truc est assez ouf. Déjà parce que :

1. Je vois pas trop l'intérêt de mettre en musique une chanson...mais je salue l'effort bootleguesque. Mieux : les Robins des Bois n'ont en fait rien inventé.

2. Ce joli décor champêtre et bucolique est fort chatoyant.

2. C3-po qui chante du Gainsbourg sur du Ravel, ça vaut son pesant de noix de cajou grillées au paprika. Surtout quand il part dans les aigus à partir de 2'30.

3. La petite voix en mode Daft Punk qui reprend les premières paroles comme pour faire un canon à 1', fallait oser.

Je vous laisse en profiter et vous souhaite une bonne nuit.



Pour plus d'infos et si vous aimez le Comic sans Ms, rendez-vous sur www.rolandmoreno.com.

lundi 28 mars 2011

Aujourd'hui, on n'a plus le droit, d'avoir faim - ni d'avoir froid

Le printemps, c'est chouette. Il fait beau, les arbres sont en fleurs, les filles ressortent leurs jupes.

Seule ombre au tableau : c'est le retour des pigeons sur ces mêmes arbres en fleurs, et donc du salopage de mon scooter. Mais à part ma cavalière de deux roues et moi-même, ça ne fait pas chier grand monde.


Ce qui est regrettable en revanche pour 50% des Français (chiffres Harris Interactive, commandités par moi-même, donc hyper fiables), dont 90% de sexe féminin, c'est que contrairement à l'été, le printemps ne dispose pas de soldes d'été.

Heureusement, Alexandra Obolensky a pensé à tout. Mais qui diable est Alexandra Obolensky ?

Actuellement visible dans l'exceptionnel Carré ViiiP (oui, parce que chez TF1, un maximum de "i" dans un nom d'émission est gage de succès d'audience - cf. Confessiiions Iiintiiimes, Quiii veut gagner des miiilliiions ?,...), la jeune fille a fait ses armes dans la deuxième édition de Secret Story, toujours sur TF1.
Voici ce que nous raconte Wiiikiiipediiia à son sujet : "Alexandra, de son vrai nom Marie-Alexandra Obolensky (29 novembre 1986) : Fille d'Alain Obolensky et Petite-fille d'Alexander Obolensky, descendant du tsar Ivan IV de Russie (...)". Son secret dans l'émission qui nous a permis de la découvrir (merci Endemol) ? Elle est "princesse".

Nous avons donc affaire à une personne qui, selon toute vraisemblance, ne doit pas souffrir de gros soucis financier.

Pourtant, le 24 mars dernier dans L'Edition Spéciale sur Canal, la Grande Daphné Burki, prêtresse de la mode et des tendances de nous les jeunes, présente le site People Fripe, avec en grosse photo derrière Miss Obolensky (accessible - le site, pas la demoiselle - en cliquant sur l'image qui suit).



Le pitch : des éléments de garde-robes de stars mis en vente au profit d'œuvres caritatives.

La réalité : ...

Première chose, Alex (tu permets que je t'appelle par ton petit nom ?) : Laurie Cholewa, toi-même (!) ou Mickaël Cohen-Miro, je ne suis pas sûr que ça fasse rêver les masses. Qui plus est, si tu cherches à refiler tes robes "abricot" H&M  ou "rayure multicolore" chut-chut-pas-de-marque pour 4 fois leur prix (199€ en achat immédiat), ça risque de se voir que tu cherches à arnaquer les gens.

Après, nous passerons les liens vers les bios des "stars" qui ne fonctionnent pas, les fautes d'orthographe ("Benoit Peolvoord" va adorer), car il y a bien plus choquant. En page d'accueil, tu annonces avoir déjà levé l'astronomique somme de 989€ pour les associations. Penchons-nous un peu plus sur le fin business model que nous propose ton site dont le but est, ou en tout cas devrait être a priori, pas lucratif. Ou pas.

Pour rappel, voici les conditions générales d'Ebay concernant les commissions retenues sur les ventes :


Et maintenant, jetons un œil à TES conditions générales de vente :


Une analyse en plusieurs étapes s'impose :

- Petit 1 : tu prends un poil plus cher qu'Ebay ; en même temps, quand c'est pour vendre tes fringues, tu t'en fiches un peu, c'est vrai...

- Petit 2 : tu as bien regardé ton barême ? Tu penses sérieusement que des honnêtes gens (oui, parce que ça s'adresse à eux j'ai cru comprendre) vont mettre plus de 50 000€ dans un t-shirt Abercrombie & Fitch, même s'il a été porté par  - pardon : alors qu'il a été porté par Tomer Sisley ?...

- Petit 3 : si on lit bien, tu nous dis que "La personnalité s‘engage à reverser un minimum contractuel de 20% de ses gains à l’œuvre caritative de son choix. Cependant, la plupart des donneurs reversent 100% de leurs gains aux œuvres caritatives. Dans un souci de transparence, PeopleFripe mettra à jour tout les mois le montant des dons ainsi reversés à travers un compteur de dons. Pour les stars et les people, c'est ainsi l'occasion de concrétiser leur générosité. En effet une partie des bénéfices sera redistribuée à l'association de la célébrité en question ou à nos partenaires exclusifs tels que AIDES, La Ligue contre le Cancer ou La Croix Rouge." 20% minimum, 100%, une partie ? Je te suis plus, là, Alex, faut que tu m'expliques. Surtout que si tu ne fais que nous donner le montant reversé sans nous dire la part des gains que cela représente, ça risque de pas beaucoup nous parler...

Bref, j'espère que tu auras réussi à te faire un peu d'argent de poche grâce à ton super site pendant tes jours de présence publicitaire sur TF1. Les temps sont durs, même pour les princesses. Et le printemps n'est-il pas la saison des pigeons ?

- bonus : le site et le compte twitter -

samedi 26 mars 2011

Le Roi des Membres

Quand j'ai rencontré Pénélope Bagieu, nous avons parlé musique. Nous nous sommes trouvés de nombreux points communs. Et puis, nous avons évoqué Radiohead. Quand elle m'a confié qu'elle n'avait "jamais vraiment accroché", j'ai compris que ça allait pas le faire.

Radiohead, on n'y touche pas. Chez moi, c'est sacré depuis août 1997, lorsque j'ai fait l'acquisition d'Ok Computer, chef d'oeuvre inégalé à mes yeux.

Alors quand le groupe a annoncé le mois dernier via email la sortie de son nouvel album The King of Limbs, vous pouvez imaginer mon bonheur.

On a d'abord découvert, d'un coup d'un seul, un single et un clip.


La petite choré de Thom Yorke a été railléeparodiée (avec assez de talent, je le concède, j'ai ri). N'empêche, ce Lotus Flower fait son effet.

Moi, je suis un sentimental, et je suis resté attaché à l'objet disque. Du coup, quand j'ai reçu ça :

The King Of Limbs

...bah j'avais beau être au courant, ça m'a fait plaisir. Et pour finir de vous convaincre de vous laisser tenter, j'ai trouvé cette magnifique vidéo qui contient l'ensemble de l'album, avec même des liens qui permettent de lancer directement les titres et un autre pour en visualiser "le spectre" (c'est complètement gadget, au bout d'un moment on voit plus rien, mais c'est quand même classe)... Ne me remerciez pas.


Mentions spéciales pour le piano de Bloom, l'ambiance solennelle de Codex et les grattes acoustiques de la balade Give Up The Ghost.

C'est pas ça qui nous rendra fitter, mais ça peut contribuer à nous rendre happier. Comme dirait pas Truffaut, Vivement lundi.

lundi 14 mars 2011

Une mise au point nécessaire

Quand on cherche du taf, même si on essaie de conserver une vie sociale, on est généralement cloîtré chez soi une bonne partie de la journée.

Cette assignation à résidence n'a cependant pas que des inconvénients. Ainsi, on devient super au taquet sur la plupart des sujets d'actualité. Interrogez-moi par exemple sur la position des lignes de front en Libye, la quantité de radiation reçue par les habitants résidant à proximité de la centrale de Fukushima ou l'analyse politique en profondeur des révolutions arabes par BHL, vous ne me collerez jamais.

Nonobstant, il est un autre domaine dans lequel on peut acquérir une expertise sans égal : les pubs télé.

Ce soir, sur Canal +, à 18h47, j'ai vu. Au début, je n'y ai pas cru. Et puis après un tour sur internet et une deuxième vision, il m'est apparu très important de présenter ici et d'analyser l'objet, car il y a fort à apprendre si l'on veut un jour travailler en agence.


1. Une mise au point importante pour commencer : malgré les apparences et les idées préconçues, une publicité, ça n'est pas un film Disney, et inversement. C'est pourquoi préparer de la purée, même en flocons, tout en se comportant comme Jack, Gus et les autres, ça a beau avoir l'air super fun sur le papier, c'est tout simplement ridicule.

2. Ensuite, même si la réalisation d'un film publicitaire ne comporte pas les mêmes enjeux artistiques qu'un film de cinéma, c'est quand même pas mal de caster des acteurs compétents : dès la première seconde, le gamin arbore un sourire tellement crispé qu'on ne sait même pas comment il va réussir à fermer la bouche pour bouffer sa purée. Quant à la sœur, elle semble comprendre ce qu'il est en train de se passer uniquement au moment où sa mère la regarde quand elle chante en remuant - mais peut-être est-elle sourde-muette, d'où son absence de participation à l'engouement général pour la purée.

3. C'est quand même très déstabilisant de commencer une pub avec un ton old school assumé (qui aujourd'hui, à 13 ans, continue de faire des "petit(s) volcan(s) pour mettre...le jus dedans" ?) pour terminer sur une performance vocale de Toni Braxton dans le corps d'une fille de 4 ans. Surtout que vues la maîtrise du chant du père et la gueule de blondasse de la mère, je pense que soit elle a été adoptée, soit elle est battue par ses parents et aime venir faire des vocalises chez les voisins quand ils mangent de la purée (pour décompresser).

4. La conclusion est sans appel : personnellement, en dépit du message, j'ai un peu peur de ce qu'il peut y avoir dans la purée mousline.

mercredi 2 mars 2011

Quoïncidence ?

On apprend aujourd'hui que le gérant du Quick d'Avignon où un adolescent avait mangé en janvier avant de décéder d'une intoxication alimentaire a été mis en examen.

Comme par hasard, on a droit, 5 jours après la vidéo ci-dessous, à une campagne d'affichage massive.


Je me suis permis de fignoler le travail du graphiste, qui avait vraisemblablement oublié une partie du texte de l'agence de pub.


Bon appétit.

mercredi 26 janvier 2011

Everybody's go-go-gotta learn someti-ti-times

Vu en avant-première ce soir, Le Discours d'un roi vaut largement le détour. Ceci dit, comme vous allez bien en entendre parler - si ce n'est déjà fait -, notamment suite au Golden Globe de Colin Firth et parce qu'il est favori aux Oscars avec 12 nominations, vous pouvez légitimement vous demander pourquoi j'en rajoute une couche.

The King's Speech

Et bien cela tient en 3 raisons.

1. Les acteurs sont formidables, Colin en tête : son George VI est touchant juste comme il faut. Geoffrey Rush est tout aussi parfait, même s'il faut avouer qu'il est plutôt gâté par des dialogues vraiment très drôles. Et Helena Bonham Carter est assez convaincante en Reine-Mère (laissons de côté William "Wormtail" Churchill, plus Wormtail que Churchill).

2. La mise en scène est plus fine qu'elle en a l'air : Tom Hooper en est certes à son premier film de cinéma, les frères Weinstein non, et ils sont visiblement passés par là. En résulte une ambiance tout à fait Shakespeare in lovesque (Geoffrey y est aussi pour quelque chose), notamment pour ce qui est du timing des dialogues. Mais pas que : l'utilisation a bon escient de plan très serré sur les visages, du brouillard et du flou en veux-tu en voilà, mais aussi et surtout l'idée pas mal trouvée d'excentrer systématiquement Firth dans l'image, sauf quand il assure pleinement son statut de roi.

3. Qui dit famille royale dit chiens-renards.

vendredi 14 janvier 2011

Le Frelon m'a piquer

Il ne faut pas se fier à la bande-annonce, ni à l'affiche, fût-elle française ou américaine (mais encore moins la française que l'américaine, cela va de soi).

 The American one

The French one
(alors qu'il suffisait de virer le "i" de "in" pour un "e", même moi je te le fais en 2 minutes avec Gimp)

The Green Hornet, c'est du kiff en barre. Celle avec 20% en rab'.

On s'attend à un film de super-héros, en lieu et place duquel on a (pour le même prix) :
- une comédie
- un buddy-movie
- un film d'action
- de vraies et profondes réflexions de trentenaires - comment tuer le père et le réhabiliter, gérer une amitié virile en s'assumant en tant qu'hétéro, surtout quand celle-ci est doublée d'un rapport hiérarchique et est mise en danger par un objet de désir ? - le tout en seulement 2h de temps
- et un film de super héros (parce qu'on était quand même venus pour ça à la base).

Pour ceux qui, comme moi, ne sont pas familiers des personnages du Frelon vert et de Kato, un petit extrait de la série tv originale (avec Monsieur Bruce-Lee-s'il-vous-plaît) :


Fort heureusement, Michel Gondry n'a absolument rien gardé de cette ambiance batmanesque 60's (qui ne sombre pas dans un total ridicule grâce à l'ami Bruce). Quant au "un peu moins oursonnesque que d'habitude" Seth Rogen, qui tient le rôle-titre mais porte également la casquette de producteur et de co-scénariste, il a visiblement cherché à se faire plaisir. Tant mieux, c'est communicatif.

Le Français, qui était invité du Grand Journal avec Cameron Diaz et Rogen et donnait l'impression d'avoir honteusement cachetonné, a en fait l'air de s'être amusé - il était juste timide sur le plateau, mais qui ne le serait pas face à Ali Badou et surtout Ariane Massenet. Certes, il fait le boulot, c'est-à-dire du Gondry gonflé aux stéroïdes : des dédoublements de voitures comme ici, des split-screens à partir d'un même lieu au même moment pour éclater l'action un peu comme , et puis des choses plus originales comme des accélérés avec caméra sur pied qui pivote sur elle-même mais au ralenti (un genre de travelling compensé mais niveau vitesse : un accéléré compensé ?) ; tout ça avec ostensiblement beaucoup plus de thunes.

Et le vancouverois Seth Rogen ? Il nous a pondu des dialogues hilarants, avec une mention spéciale pour la scène post-utilisation du pistolet étourdissant. Il possède un sens du timing comique rare, et il campe un personnage auquel il est ultra facile de s'identifier. C'est d'ailleurs là l'idée géniale du traitement du film : une succession d'allers-retours entre de l'action outrancière pleine d'effets spéciaux et une distanciation avec cette action, un rappel récurrent au réel - quand on court dans les épines, ça fait mal ; tuer ou voir tuer un mec, c'est pas cool ; les gadgets qui paraissent toujours banals à James Bond, en vrai une personne normale est obligée de trouver ça trop ouf ; se faire retirer une balle de l'épaule au couteau, même stérilisé, ça craint...

Je vous parle même pas de la musique à tomber par terre (un peu de Johnny Cash, un peu de White Stripes...), des apparitions ultra-rapides de belles gueules plus ou moins récentes (voir Edward Furlong avec de la barbe, c'est un peu comme croiser Faudel dans une salle de muscu), de la "jouettisation" génialement trouvée des objets (voitures, résidence de Britt...) par Michel Gondry. Même le générique de fin en devient cool, alors qu'il exploite le plus connement du monde la 3D.

En sortant du film, je me suis penché sur la bio de Rogen. Le mec a 28 ans. Moi qui ai des projets plein mon escarcelle, je me suis senti un peu con. Mais au moins maintenant, j'ai une énorme pêche et l'envie de faire aussi bien. Merci Seth, et vive le Canada.

jeudi 13 janvier 2011

Vade Rétro Cinemas

Après un écart imposé par une actualité brûlante hier, voici la fin de la rétrospective ciné 2010 avec Les 10 Meilleures ignominies de l'année dernière.

10ème : Raiponce
On m'avait promis le meilleur Disney depuis...Aladdin ? Bah oui : John Pixar Lasseter en producteur exécutif, Glen "Waking Sleeping Beauty" Keane à l'animation, sur le papier ça donne envie. Et puis des cascades de dithyrambes de la part des critiques, en télé comme sur les sites spécialisés.

Sauf que sous un emballage de renouveau se cachait juste un Disney au rabais, avec tous les ingrédients habituels :
- des moments pour les filles (avec chansons), d'autres pour les garçons (avec bastons)
- une méchante vieille mais qui fait tout pour avoir l'air plus jeune (ou ressembler à Cher, on sait pas trop)
- des chansons gerbativement cuculs et qui ne font que répéter ce qui vient d'être clairement énoncé dans les dialogues ("vivre dans un donjon...")


Ceci dit, moi ce qui m'a sans doute le plus gêné, c'est son nom, à la princesse. D'ailleurs, les Américains ne s'y sont pas trompés en intitulant le film "Tangled" et pas "Rapunzel". Parce que quand tu vois le film en VO et que tu as plus de 23 ans, tu peux pas t'empêcher de penser à ça :


9ème : Adèle Blanc-Sec
On ne va pas accabler ce pauvre Luc Besson, qui en plus d'être souvent lapsucé avec son homonyme du gouvernement, n'a pas réalisé un bon film depuis Léon Le 5ème Element a bénéficié d'un accueil démesurément positif à sa sortie (en tout cas par moi, mais j'avais 15 ans), je vous assure, il a mal vieilli. En même temps, ça fait plus de 10 ans qu'il prend chaque année la résolution d'arrêter de mettre en scène. On attend toujours. Un bonus :


8ème : Sherlock Holmes
Cf. cette note du 24 février dernier. Avec une mention spéciale pour Jude "HooouuuuLaw, le mec que tu reconnais pas quand tu le croises à 5h du matin tout seul sur la Place du Trocadero.

Sherlock Holmes

7ème : Biutiful
Son premier exepté, à chaque nouveau film d'Iñarritu, on se dit que le précédent était vraiment bien. Enfin, qu'il était mieux. C'est donc avec une hâte certaine que j'attends le prochain, parce que Biutiful était quand même un ramassis sale et misérabiliste, empreint de tout ce que le réalisateur nous a déjà abreuvé et dont Javier Bardem (et le reste du casting) est le seul élément à sauver. 
Beurp. Et rendez-vous ici pour une excellente critique détaillée.

Biutiful

J'avoue, j'ai dormi. Je suis donc dans l'impossibilité de dire si ce que je n'ai pas vu du film était aussi chiant que ce que j'ai vu. On peut néanmoins relever la superbe idée de ce prequel : parler des personnages avant leurs faits d'arme mais sans qu'on voie trop en quoi les évènements ne les définiront. Super.


Ca, c'est fait. Avec une double-dose pour Clint, dont le prochain film sent le super-nanard à plein nez.


3ème : Alice au Pays des Horreurs
Tim Burton est prié par ses fans de faire un bon film. Vite. En 2D ou 3D, on s'en fout, du moment qu'il est regardable. Merci.

Alice au Pays des Merveilles
Même Madonna ne s'en est pas remise.

2ème : Boonmee, l'oncle saoûle (© moi)
Non content de faire de mauvais films, Tim Burton nous gratifie de la Palme d'Or la plus soporifique de l'histoire du festival (enfin, qu'il m'ait été donné de voir en tout cas). Bon, on s'est bien marrés, au moins, quand le fils-singe aux yeux Magic Light vient dîner.


1er (évidemment) : Les Petits mouchoirs
Il ne pouvait en être autrement (cf. le lien ci-dessus dans le titre). Le pire, c'est qu'ils vont se reproduire (regardez comme ils sont contents).

Marion Cotillard est enceinte

mercredi 12 janvier 2011

Tiens, voilà du boudin

Quand on n'est pas beauf ou qu'on a un intérieur bien isolé, on ne se sent pas concerné. On pense que ça ne nous arrivera jamais.

Mais quand un interstice de 15cm sous votre porte d'entrée laisse s'engouffrer un froid glacial qui s'immisce jusque dans votre coeur, vous n'avez plus d'autre choix que de vous mettre en quête d'un boudin de porte. Et là, c'est un monde nouveau qui s'offre à vous.

Voici un pot (bien) pourri de ce qui se fait de mieux en la matière. Merci de ne pas applaudir.

 Level 1

Level 2

 Level 3

Pour les cinéphiles 

De deux choses l'une : soit cet ours n'est pas vertébré, 
soit il a suivi des cours avec David Carradine et a un souci de proportions
au niveau des pattes arrières.

Je pense qu'ils vont longtemps hanter mes nuits.

Là, tu peux commencer à consulter.

 BHDN, célib,

rech. femme âge mûr,

pr soirées chaudes, 

 non sérieuses s'abstenir.

mardi 11 janvier 2011

2010 en 1 ovni, 2 docus et 3 choses inutiles

Un engagement est un engagement. Les curiosités évoquées dans la note précédente devaient être traitées, je me suis pas farci mon agenda pour rien.

Et Un.

Vu à Bruxelles (oui, je ne peux pas m'empêcher de rentrer dans un UGC, même à l'étranger), mon accompagnante n'a pas manqué de me faire remarquer les nombreux traits que Mr. Nobody partage avec La Chiantissime histoire de Brad Pitt numériquement modifié : un acteur principal (Jared Leto) grimé en petit vieux, un traitement un peu cross-genre (fantastique ? histoire d'amour ? drame ?), un récit Citizen Kanesque. Pour autant, trancher quant à savoir s'il s'agit d'un chef d'oeuvre ou d'un nanard s'avère plus difficile que pour le Fincher. Je n'ai toujours pas réussi à le faire : nous raconter 3 histoires plutôt qu'une est-il un aveu de faiblesse de chacune de ces histoires ou une formidable idée cinématographique ? Si vous avez un avis plus tranché, je suis preneur.


Et Deux.

C'est à un rythme effréné que nous nous sommes rendus, avec mon géniteur, dans les salles obscures l'année dernière. Ces visites répétées nous ont conduit à voir notamment 2 documentaires, qui n'ont pas rencontré un succès retentissant mais connaissent leur moment de gloire ici-même et maintenant.

Le premier, c'est Draquila de Sabina Guzzanti. Bien loin de la rhétorique des missiles de Michael Moore - à qui on la compare bien hâtivement -, son film décortique intelligemment les suites du séisme de l'Aquila en avril 2009. C'est marrant, j'ai l'impression de ne voir de films italiens que politiques, soient-ils des fictions ou des docus...


L'autre, c'est Waking Sleeping Beauty, indispensable pour qui s'intéresse de près (ou pas) à l'animation ou qui a grandi avec les successeurs de Taram, son chaudron magique et Gorki. C'est passionnant, détaillé, un peu dense certes, mais foisonnant d'images inédites qui viennent expliquer comment Disney a retrouvé les sommets du Box Office avec Le Roi Lion (mais s'arrête avant la dégringolade qui a suivi).


Et Trois.

Trois profils différents, mais un même résultat quand on tombe sur les souches des tickets d'entrée : "Aaahh, ouais ; bof." And the winners are (par ordre de vision).

A Single Man : le film que tu voulais voir un peu mais que tu oublieras beaucoup
Tom Ford sait tenir une caméra, diriger des acteurs, raconter une histoire. C'est plutôt joli, bien joué par Colin Firth (dont j'attends avec impatience la prochaine performance), mais ça fait un peu 'pfuit' quand c'est fini.


Une Education : le film que ta meuf t'oblige à aller voir alors qu'elle aurait pu se le faire sans toi sur Canal
Pour vous éviter une perte de temps, voici un résumé détaillé du film sus-cité : "Oh, la pauvre. Bon, bah tant pis, elle va reprendre ses études." 
Note : encore des gens couchés, un signe quant à la torpeur intrinsèque des oeuvres ?...


Greenberg : le film que t'attendais trop de voir vu comme t'avais kiffé The Squid and the Whale mais qui t'as un peu donné envie de mourir
Déception. Chiant. Ben Stiller anorexique. Ah oui, ça y est, il est fini le film ?
Note : hommage au Pédé, qui dénonce à raison l'usage abusif d'une affiche Mary-à-tout-prix-esque avec une pointe de Marty McFly au niveau du gilet alors qu'au moins, on savait à quoi s'en tenir quand on voyait l'originale.


Et l'originale :


jeudi 6 janvier 2011

S'il ne devait en rester que 19 et 1/2

L'hésitation fut justifiée, le doute saisissant, l'angoisse palpable.

Mais vu que je me suis quand même tapé l'épluchage de tout ce que j'avais vu au ciné en 2010, j'ai décidé de me lancer. Voici donc la première partie de la rétro 2010, avec à suivre les curiosités, les trucs dont on se souvenait même pas qu'on avait passé 2 heures devant et les plus belles horreurs de l'année dernière.

En vrai, 4 films auraient pu suffire à résumer ce que j'ai vu de mieux ces 12 derniers mois. Mais un Top 4, c'est trop frustrant ; 10, c'est trop cliché ; et 20, je l'ai fait l'année passée. Alors je vous propose mon Top 19 et 1/2.

The Social Network

1ers ex-aequo (sans surprise) : The Social Network A Serious Man
Benjamin Button était imbitable et boursouflé ; le nouveau Fincher est un cru incroyablement parfait. En tous points : le casting ( Andrew Spidey Garfield ♥), la construction du scénario (Aaron Sorkin ) les dialogues, la photo, la musique ( Trent Reznor )... Il en résulte un objet duveteux, dans les méandres duquel j'ai pris un malin plaisir à me laisser bercer (deux fois).

Quant au film le plus juif des frères Coen, ma déclaration d'il y a près d'un an tient toujours.

A Serious Man

3ème (vu qu'il y a deux premiers) : La Comtesse
Après un hilarant 2 Days in Paris, Julie Delpy réalise un nouveau petit bijou, plus classique en apparence mais ultra moderne quand on y regarde mieux, et étonnamment absent de tous les "Topitos" de fin/début d'année. Le film est pourtant fascinant, à mi-chemin entre le fantastique, le drame et le film en costumes (ça reste "mi-chemin" quand il y a 3 extrémités ?). Dommage que les bonus du Dvd n'inclue qu'une interview avec Serge Moati (je l'ai vue, c'est oufissime ; non, je déconne), il y aurait eu matière à making of.

La Comtesse

4ème : Fantastic Mr. Fox
Mieux je connais le cinéma de Wes Anderson, plus je le trouve savoureux. J'ai déjà dit du bien ici de sa merveille animée, et il me tarde de me plonger dans un de mes Fantastic Cadeaux de Noël, à savoir le Dvd de Rushmore.

Fantastic Mr. Fox

Puis :
5ème : Bad Lieutenant: Port of Call New Orleans, de Werner Herzog
Pour un Nicolas Cage sans aucune morale.

6ème : Toy Story 3, de Lee Unkrich (film préféré de Tarantino en 2010)
Pour Mr Tortilla.

7ème : Kaboom, de Greg Araki
Pour son ambiance Richard Kelly-burl-esque fluo.

8ème : Inception, de Christopher Nolan
Même si les allers-retours imposés par la complexité de l'enchevêtrement du tout gâchent un peu le plaisir de l'expérience, ce film, j'en suis convaincu, nous parle en fait avec virtuosité de cinéma, tout simplement : l'architecture, le scénario, les personnages de chaque rêve sont trop de similitudes avec le 7ème art pour ne pas y voir le message d'amour que lui envoie Nolan, qui n'est finalement qu'un faiseur de rêves.

9ème : Machete, de Robert Rodriguez
et
10ème : Outrage, de Takeshi Kitano
Deux films avec comme point commun la dédramatisation de la violence, mais pour un résultat différent : d'un côté, comme dans à peu près tous ses films, Rodriguez propose du pur divertissement (impliquant parfois l'utilisation d'un intestin grêle) ; de l'autre, l'approche de Kitano ressemble plus à celle des Coen, lorsqu'il provoque chez nous un rire nerveux face à des comportements ultra-violents.

Et pour finir :
11ème : Mammuth, de Gustave Kervern et Benoît Delépine
12ème : Tournée, de Mathieu Amalric
13ème : Vincere, de Marco Bellocchio
13ème et 1/2 (pas vu en entier à cause d'un papa nauséeux, caca et autres trucs dégueux à l'écran obligent) : La Merditude des choses, de Felix Van Groeningen
14ème et 1/2 : Shutter Island, de Martin Scorsese
15ème et 1/2 : Des hommes et des dieux, de Xavier Beauvois
16ème et 1/2 : Potiche, de François Ozon
17ème et 1/2 : Dans ses yeux, de Juan José Campanella
18ème et 1/2 : Kick Ass, de Matthew Vaughn
19ème et 1/2 : Une petite zone de turbulences, de Michel Blanc

Classement purement subjectif réalisé à partir des 62 fois où me suis rendu au ciné cette année.

Et vous ?