mardi 19 avril 2011

L'Empire du soleil du milieu

Comme nous, j'imagine que vous retrouvez régulièrement des menus de restos "japonais" dans vos boîtes aux lettres. Généralement remplis de fautes de typo et d'accords, ils trahissent parfois, avec leurs nems et autres Tsingtaos, une identité nippone aussi affirmée que le statut de star américaine d'Afida Turner.

Un dépliant a plus particulièrement retenu mon attention il y a peu. Il faut dire que c'est une pépite.

Première page.


Ok, ça nous arrive tous de taper rapidement, et le "h" est pas loin du "u" sur un clavier. Mais franchement, quand il s'agit du nom de ta présentation ou de ton resto, tu te relis. Surtout que c'est pas facile à prononcer, "shshi".

Concernant la chinoiserie de l'entreprise, un premier détail qui ne trompe pas : la réduction de 12% sur "emporter". Pas 10, trop peu, pas 15, faut pas déconner.

Pour ne pas qu'on m'accuse de préjugés d'anti-chinoisisme primaire, je vous propose le dos du prospectus. En deux parties.


Si je me permets de mettre en doute l'authenticité des shshis de Top shshi, c'est qu'on a droit à de grosses ristournes chez Kangnai, chaîne de magasins de chaussures qui a pignon sur rue à Paris. Personnellement, j'y ai déjà fait un achat, et j'en étais plutôt content, notamment parce que les pompes y étaient pas trop chères. Et au vu des promotions offertes, je soupçonne Top shshi d'être plus ou moins lié à la marque : à - 40% (!) pour 45 € de shshis achetés, on se rembourse intégralement ses shshis à partir de 112 €, ce qui est un prix raisonnable pour des groles. Et en plus on n'a plus faim. Ils sont forts, ces Chinois.

Et un petit bonus pour la fin :

vendredi 1 avril 2011

DON'T play it again, Sam

C'est officiel. Joann Sfar, pourtant césarisé, et Guillaume Canet ne sont plus seuls. Ils viennent d'être rejoints au panthéon des réals français qui se la racontent grave alors que y a franchement aucune raison par Samuel Benchetrit.

Chez Gino
Samuel Benchetrit est un grand fan du réalisateur de télé Serge "Magnéto" Khalfon

Ce soir, surtout parce que mon géniteur en avait l'envie, je suis allé avec lui voir Chez Gino. J'ai eu tort.

Quand on dresse la liste de tout ce qui compose un film comme The Social Network, tout est parfait. Dans Chez Gino, tout est mauvais.

Sauf le pitch : un père de famille pizzaïolo, italien débarqué à Bruxelles dans sa prime jeunesse, se voit offrir l'héritage de son oncle parrain napolitain à condition qu'il démontre qu'il a lui-même su s'imposer en tant que caïd en Belgique. Pour ce faire, il demande à un cinéaste amateur de tourner un mockumentary sur sa fausse vie de gangster.

Ceci mis à part, c'est globalement n'importe quoi, la fausseté du docu venant contaminer le reste du film (à moins que ce soit le jeu d'acteur de Benchetrit lui-même ?). Du coup, on ne fait plus la différence entre les personnages qui jouent mal dans le faux film et les acteurs qui jouent mal dans le film tout court (avec une mention spéciale pour Anna Mouglalis).

Le réalisateur semble s'échiner à absolument tout rater pendant 1h45, qui paraissent absolument interminables, des 15 minutes de récit de la jeunesse de Gino en Italie, qui ne servent à rien sinon à mettre en avant Jules, le fils du monsieur et de Marie Trintignan, jusqu'à la participation pathétique d'un Ben Gazzara mal post-synchronisé - à ce propos, je ne m'explique pas les impressions de José Garcia trouvables sur wikipedia : "une fois qu’il a commencé à jouer, ce fut un moment de grâce ! Ce n’était pourtant pas facile : il faisait très chaud, il a 80 ans… Mais le texte est sorti d’une traite, à la perfection."

Samuel Benchetrit, c'est un peu un Tarantino sans talent, finalement : un mec qui a les références, mais qui aime bien te montrer qu'il les a, quitte à utiliser un énorme écriteau fléché avec marqué dessus "wouhou, hé, hé, tu l'as vue, ma référence que j'ai vu le film mais que je me dis que comme tu l'as pas vu, toi spectateur inculte, je préfère te le faire bien montrer pour que tu le voyes bien ??"

Sûr que Coppola, Vitenberg ou Scola doivent bien kiffer. Nous pas.