vendredi 14 janvier 2011

Le Frelon m'a piquer

Il ne faut pas se fier à la bande-annonce, ni à l'affiche, fût-elle française ou américaine (mais encore moins la française que l'américaine, cela va de soi).

 The American one

The French one
(alors qu'il suffisait de virer le "i" de "in" pour un "e", même moi je te le fais en 2 minutes avec Gimp)

The Green Hornet, c'est du kiff en barre. Celle avec 20% en rab'.

On s'attend à un film de super-héros, en lieu et place duquel on a (pour le même prix) :
- une comédie
- un buddy-movie
- un film d'action
- de vraies et profondes réflexions de trentenaires - comment tuer le père et le réhabiliter, gérer une amitié virile en s'assumant en tant qu'hétéro, surtout quand celle-ci est doublée d'un rapport hiérarchique et est mise en danger par un objet de désir ? - le tout en seulement 2h de temps
- et un film de super héros (parce qu'on était quand même venus pour ça à la base).

Pour ceux qui, comme moi, ne sont pas familiers des personnages du Frelon vert et de Kato, un petit extrait de la série tv originale (avec Monsieur Bruce-Lee-s'il-vous-plaît) :


Fort heureusement, Michel Gondry n'a absolument rien gardé de cette ambiance batmanesque 60's (qui ne sombre pas dans un total ridicule grâce à l'ami Bruce). Quant au "un peu moins oursonnesque que d'habitude" Seth Rogen, qui tient le rôle-titre mais porte également la casquette de producteur et de co-scénariste, il a visiblement cherché à se faire plaisir. Tant mieux, c'est communicatif.

Le Français, qui était invité du Grand Journal avec Cameron Diaz et Rogen et donnait l'impression d'avoir honteusement cachetonné, a en fait l'air de s'être amusé - il était juste timide sur le plateau, mais qui ne le serait pas face à Ali Badou et surtout Ariane Massenet. Certes, il fait le boulot, c'est-à-dire du Gondry gonflé aux stéroïdes : des dédoublements de voitures comme ici, des split-screens à partir d'un même lieu au même moment pour éclater l'action un peu comme , et puis des choses plus originales comme des accélérés avec caméra sur pied qui pivote sur elle-même mais au ralenti (un genre de travelling compensé mais niveau vitesse : un accéléré compensé ?) ; tout ça avec ostensiblement beaucoup plus de thunes.

Et le vancouverois Seth Rogen ? Il nous a pondu des dialogues hilarants, avec une mention spéciale pour la scène post-utilisation du pistolet étourdissant. Il possède un sens du timing comique rare, et il campe un personnage auquel il est ultra facile de s'identifier. C'est d'ailleurs là l'idée géniale du traitement du film : une succession d'allers-retours entre de l'action outrancière pleine d'effets spéciaux et une distanciation avec cette action, un rappel récurrent au réel - quand on court dans les épines, ça fait mal ; tuer ou voir tuer un mec, c'est pas cool ; les gadgets qui paraissent toujours banals à James Bond, en vrai une personne normale est obligée de trouver ça trop ouf ; se faire retirer une balle de l'épaule au couteau, même stérilisé, ça craint...

Je vous parle même pas de la musique à tomber par terre (un peu de Johnny Cash, un peu de White Stripes...), des apparitions ultra-rapides de belles gueules plus ou moins récentes (voir Edward Furlong avec de la barbe, c'est un peu comme croiser Faudel dans une salle de muscu), de la "jouettisation" génialement trouvée des objets (voitures, résidence de Britt...) par Michel Gondry. Même le générique de fin en devient cool, alors qu'il exploite le plus connement du monde la 3D.

En sortant du film, je me suis penché sur la bio de Rogen. Le mec a 28 ans. Moi qui ai des projets plein mon escarcelle, je me suis senti un peu con. Mais au moins maintenant, j'ai une énorme pêche et l'envie de faire aussi bien. Merci Seth, et vive le Canada.

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