jeudi 26 novembre 2009

Hmm, c'est doux : c'est neuf ?

Il est une caractéristique physique que l'on partage, Javier Bardem, Pascal Brutal et moi-même, c'est un excès de virilité manifeste.



Chez Bardem, cet orgueilleux apanage s'exprime à travers une exhibition sans retenue d'une Penélope Cruz, chez le personnage de Sattouf celle d'une gourmette.

Moi, j'ai choisi les poils. Et je ne suis pas le seul : Sean Connery, Sacha Baron Cohen, mon cousin germain MD (que je salue au passage) ou Romain Duris sont d'éminents représentants des mâles qui osent s'affirmer pileusement.

Et pourtant, voilà que je tombe là-dessus cette semaine, en vitrine de Publicis, en haut des Champs-Elysées :



Le "velu" aurait donc "vécu !"... Autant faire une couv' avec Claude Allègre en titrant "L'intelligence en action !"

Ce qui est remarquable surtout, c'est la fréquence métronomique avec laquelle les magazines "de mode" décident de vouer aux gémonies alternativement 50% de la population masculine du globe selon un cycle dont la logique, je dois le dire, m'est complètement étrangère... Au point qu'on se retrouve avec un message contradictoire au possible avec cette couverture du supplément de L'Express.

C'est ainsi qu'au sommet de la gloire des poilus, les imberbes sont considérés comme la lie de la société, tandis que nos amis duveteux ne sauraient sortir découverts quand d'unanimes louanges sont faites aux glabres.

C'est tellement plus simple d'être une gonzesse, finalement.

mardi 24 novembre 2009

C'était mieux avant

Pour plus de réalisme, situons cet échange au restaurant McDonalds de Thiers les Varennes, dans le Puy-de-Dôme (coordonnées disponibles sur le site www.mcdonalds.fr).

- Bonjour Monsieur.
- Bonjour, je vais vous prendre un menu McDeluxe.
- Pas de problème. Cependant, je dois vous prévenir...
- Oui ?
- La viande de nos sandwiches est maintenant glissée dans un petit sachet plastique avant d'être placée entre les tranches de pain.
- Hein ?
- Oui, c'est nouveau. C'est des sachets avec de la pub pour McDo dessus.
- Mais c'est quoi, cette connerie ?
- Désolé Monsieur, ça se passe comme ça, maintenant.
- Et si je veux pas qu'elle soit emballée ?
- C'est possible.
- Ah, tant m...
- ...mais c'est plus cher.
- Quoi ? Mais pourquoi vous faîtes ça ? C'est complètement con !
- Cet avis n'engage que vous ; nous, on trouve ça pas mal : le message publicitaire du sachet vous incite à payer plus cher pour qu'il n'y ait plus de plastique dans votre sandwich. C'est une solution que nous avons trouvée pour générer de nouveaux revenus.
- Mais vous en aviez besoin ? Vous ne faisiez pas de profit avant ?
- ...
- Mais je vais aller chez Quick, moi, si c'est comme ça !
- Inutile, Monsieur.
- De..?
- Ils proposent eux aussi la viande de leurs sandwhiches emballée dans du plastique. C'est eux qui ont commencé, en fait. Nous, on s'y est mis aussi parce qu'on s'est dit que c'était une bonne idée.
- Mais vous pensez pas que ce qui va finir par se passer, c'est que les gens vont tout simplement arrêter de bouffer dans les Fast foods?
- Vous plaisantez ? Ça sera toujours moins cher que de se payer un vrai resto. Et puis, reconnaissez le : c'est chiant, ce plastique, mais c'est pas la mort non plus ; il suffit de le retirer avant de manger le sandwich...
- Ouais...
- Je vous mets un menu Premium (sans plastique), alors ?
- Mmmouuaiis...ou pas. Mettez-moi le McDeluxe avec sachet, pas grave, je ferai avec.


Un grand merci à l'équipe de Deezer, largement inspirée par le business model de Spotify, à qui l'on doit cette idée merveilleuse : intercaler des messages de pub (à 75% des pubs pour...l'abonnement Deezer) tous les 3 titres, dont on peut se débarrasser contre le paiement d'un forfait mensuel. Mais bien sûr.



Allez, sans rancune :

vendredi 20 novembre 2009

Et il est où, Johnny ?

Pour terminer cette série entamée cette semaine, voici la dernière "note de musique".

Fin de décénie oblige, le British et pas du tout partial New Musical Express vient de sortir son Top 100 greatest albums of the decade, dont les 50 premiers sont à retrouver ici, et les heureux élus par le menu sur le site du NME - avec une vidéo par album, ce qui est appréciable.

Le grand gagnant est sans grand conteste Is this it, le premier album des Strokes - et pas le non-film sur Michael Jackson. Mais certains détails ont cependant de quoi laisser perplexes les plus fins mélomanes d'entre nous.



Tout d'abord, 8 groupes britanniques dans les 10 premiers, et le premier Radiohead qu'en 10ème position, faudrait peut-être pas trop déconner, non ? Et Indochine, dans tout ça, alors ?

Qui plus est, on retrouve 2 (deux, oui, deux) LPs de Muse dans ce Top 100. Le patriotisme a ses limites..que le NME franchit gaiement en honorant ainsi la bande à Bellamy. Pourquoi pas Coldplay, tant que vous y êtes ?...

Sans compter Doherty qui truste 3 places du Top 50, avec deux galettes des Libertines plus une de Babyshambles (et Dieu sait qu'il sait y faire, en galettes). Autant dire qu'il nous aurait livré un album de reprises d'Antoine qu'il aurait quand même eu ses chances, quoi.

Enfin, la liste des grands oubliés - selon mon humble personne - : quid de Cat Power, feu Elliot Smith, Feist, les Versaillais de Phoenix, Beck, dEUS, Eels ?... Et tous ceux qui auront eu le malheur de sortir leur album trop près de la fin de 2009 (The Xx, Them Crooked Vultures...)

Moralité : rendez-vous dans 10 ans pour voir qui de tous ces gens on écoutera (et même on se souviendra) encore - Arctic Monkeys 4èmes, MGMT 100ème, The Coral 21ème, Hard-Fi 55ème...



Un petit jeu pour finir (enfin, trois) :

- Il manque qui, selon vous ?

- My own Top 5: Illinois, Sufjan Stevens (17ème du NME), Songs for the Deaf, Queens of the Stone Age (15ème), O, Damien Rice (NC), Figure 8, Elliott Smith (NC), Piano Solo, Gonzales (NC).

- My personal scores: 6/10, 14/20, 22/50 & 31/100 ; Croustibat, qui peut me battre ?

La parole est à vous dans les comms.

jeudi 19 novembre 2009

Petit oiseau

Alors que leur dernier LP Hombre Lobo et son hommage à Richard Cocciante est sorti il n'y a même pas 6 mois, voilà qu'on annonce un nouvel album de Eels pour janvier 2010.


Le premier single extrait d'End Times, Little Bird, est déjà trouvable et écoutable - juste là, en dessous :


Mais il faut surtout souligner une initiative remarquable prise par notre ami E : en suivant le lien ci-dessous, il est à vous contre une adresse email. Chouette alors.

mercredi 18 novembre 2009

Quel Homme, ce Josh

Réjouis-toi, ô amateur de gros son et de riffs qui tuent leurs mères : Josh Homme, le grand orchestrateur de Queens of the Stone Age et Eagles of Death Metal (tout simplement ce qui ce fait de mieux en matière de Rock with a capital R), s'illustre doublement cet automne.

D'abord en tant que co-producteur et co-auteur du dernier single des Arctic Monkeys, Catapult. Regarde-moi ça si c'est pas chouette :



Et puis surtout avec l'énormément attendu (en tout cas par ceux qui en avaient entendu parler et qui aiment la musique à guitares) Them Crooked Vultures. Pour les nazes qui en seraient restés à Led Zeppelin, Foo Fighters ou Nirvana, ça tombe bien puisque ce nouveau side-project (mais c'est quoi, son main project à Homme, en fait ?...) n'est autre que la rencontre de JH au chant et à la gratte, donc, auquel viennent s'ajouter Dave Grohl à la batterie et John Paul Jones à la basse. Une tuerie, vous dis-je, dont l'album est sorti ce lundi. En voici un extrait :



(Merci à La Superette pour les bons plans zic)

mardi 17 novembre 2009

Viens voir les musiciens

Dans ma prime jeunesse, quand j'écoutais encore indifféremment et en boucle Oasis, Coolio, Babylon Zoo et Louise Attaque, lorsqu'un groupe, un artiste, un orchestre, un accordéoniste, une chanteuse ou Patricia Kaas devait se produire en concert, les affiches titraient sobrement : "Machin en concert", "Bidule à l'Elysée Montmartre" ou "Truc Much en tournée".

Mais aujourd'hui que les concerts sont devenus la principale source de revenus pour le monde de la musique, il faut savoir se démarquer. On tombe ainsi sur ce genre de trucs :





J'ai d'ailleurs eu l'occasion d'admirer une magnifique accroche annonçant que Tryo allait "retourner Bercy" - ça va être quelque chose, moi je vous le dis -, je n'ai malheureusement pas sous la main de photo de l'affiche incriminée, mais je la rajouterai à cette note dès que j'aurai eu la chance de la recroiser.

Dans ma bonté d'âme, j'ai donc décidé d'éviter tout boulot inutile à des graphistes surpayés en livrant les suggestions suivantes.






samedi 7 novembre 2009

Le pouvoir pour les nuls

Si vous aussi, vous en avez marre de vous faire marcher sur les pieds, voici quelques conseils pour passer en un rien de temps du statut de dominé à celui de dominant. Imparables.



- Au lever, commencez par copieusement arroser d'urine la lunette des toilettes, si vous êtes un homme, ou faîtes tout simplement par terre si vous êtes une femme. Vous assoirez ainsi votre statut de maître(ss)e de la maison tout en marquant votre territoire.

- Une fois habillé (sans vous être lavé, pour mieux imposer votre charisme aux autres), en passant la porte, hurlez sur un ton vindicatif une dizaine de "J't'emmerde, pauv' con". Non seulement ça détend, mais ça prépare à s'en resservir dans la journée - et ça fera comprendre à votre voisin de palier qui est le Chef de l'éta(ge).

- Dans la rue ou les couloirs du métro, ne cédez plus le passage à ceux qui tracent leur route sans jamais s'en détourner. Regardez ces individus droit dans les yeux, et foncez tout droit à votre tour. Si besoin (à moins de 1m de la collision), poussez un grognement.

- Au taf, finis les "Bien sûr, je vous tape ce rapport (qui ne sera de toute façon pas lu) tout de suite !" et autres "Préparer un mail (perso qui sera de toute façon repris par vous-même donc je pourrais aussi bien écrire des phrases sans conjuguer les verbes) ? Pas de problème, je m'en occupe !" Optez plutôt pour des "J'irai en réu si je veux", des "Je me torche le fond du derche avec vos deadlines", ou encore des "Ta gueule, c'est moi qui décide de la répartition des tâches." Sachez vous faire res-pec-ter.

- Pour ne plus faire la queue dans les commerces ou au restaurant, rien de tel qu'un croche-pied un peu sournois. Par ailleurs, visez le nez quand vous décochez votre coup de coude au malheureux qui s'aventurerait à vous doubler. Enfin, payez toujours en jetant de la petite monnaie et sans regarder la personne qui vous a servi, cela va de soi.

- Vous rentrez chez vous, votre gardienne vous accueille par un courtois "Bonsoir, vous allez bien ?" : ne répondez pas. Mieux : jetez dans l'entrée qu'elle vient de balayer votre ticket de métro usagé, ou écrasez votre cigarette encore chaude sur sa joue bouffie de gentillesse mielleuse et hypocrite.

- Et pour finir la journée, n'oubliez pas : soyez toujours au-dessus pendant l'amour.

Si avec ça, vous n'arrivez pas à vous faire respecter, c'est que vous êtes irrémédiablement une tapette. Ne me remerciez pas.

jeudi 5 novembre 2009

Manigances en grande quantité

Dans Ça balance à Paris, Thomas Hervé a dit à propos de Micmacs à tire-larigot qu'il aurait apprécié le film "s'il avait eu 11 ans."



Ils sont nombreux, ces films qui nous font replonger en enfance, ou tout du moins qu'on apprécie même une fois adulte alors qu'ils sont catalogués à la base comme destinés aux enfants : L'Etrange Noël de M. Jack, tous les chefs-d'oeuvre des Studios Pixar, ou encore La Cité des Enfants Perdus... Malheureusement, le plaisir ressenti habituellement à la vision de ces films pour "adulenfants" est absent du dernier Jeunet.

Micmacs... a pour défaut majeur d'être trop "gentil". Alors que La Cité... était noir et mélancolique, Jeunet livre ici un film bourré de bons sentiments, où les personnages censés aider celui de Dany Boon pâtissent d'un flagrant manque d'épaisseur - et se ressemblent tous un peu... -, et surtout sont bien trop gentils pour qu'on soit embarqué dans leur aventure..et qu'on s'attache à eux, en fait. Mais il y a pire.

A plusieurs reprises, Jean-Pierre Marielle, mis en cause dans le fonctionnement approximatif des stratagèmes mis en place pour jouer des tours aux "méchants" marchands d'armes, se défend par un récurrent "mais c'est de la récup". A travers lui, c'est Jeunet lui-même qui semble se justifier de nous servir un film de récup. Il ne fera croire à personne qu'il ne connaissait pas Le Cirque de Calder, et il pousse le vice en allant jusqu'à réutiliser des extraits de la BO de Delicatessen : Jeunet "l'écolo" recycle Jeunet...



Quel besoin y avait-il de nous faire passer le message par l'intermédiaire de Marielle, quand il est flagrant à l'image que JPJ refait le même film tous les 3 ans ? Dominique Pinon et Yolande Moreau, Paris, une image jaune-pipi (colorée à l'urine de Dany Boon dans l'objet incriminé)... Quoique, un détail détonne sérieusement à la fin de Micmacs... (attention "spoiler") : plutôt que de faire chanter les méchants - dont on ne sait même plus pourquoi ni si vraiment Boon veut se venger -, nos chiffonniers décident de poster une vidéo de leurs "aveux" (pas flagrants non plus) ...sur YouTube !

Le propre des oeuvres de Jeunet, c'est leur intemporalité relative : Amélie... a beau vivre son déclic au moment du décès de Diana, l'action du film aurait pu se situer à peu près n'importe quand au XXème siècle - un des thèmes centraux en étant d'ailleurs la nostalgie. Au début de Micmacs..., même s'il est indiqué que nous sommes en 1979, on se dit que le reste du film pourrait très bien se dérouler aujourd'hui ou il y a 20 ans - le vidéo club dans lequel travail Boon paraît limite suranné, d'ailleurs... -. Mais ce YouTube, et son multiple split-screen Klapischien immonde dans Micmacs..., achève le film et le spectateur par la même occasion.

Dis Jean-Pierre, quand est-ce que tu nous refais un film avec Caro ?