mardi 10 mai 2011

I ♥ Sufjan

2h30. Hier soir, Sufjan Stevens, 35 ans, a enchanté l'Olympia, mon accompagnatrice (pas forcément conquise d'avance) et moi-même inclus pendant 2h30.


Originaire de Détroit, ce génie multi-instrumentiste aux allures d'éphèbe est principalement connu - par les peu nombreux chanceux qui le connaissent - pour son projet de réaliser un album par état américain (soit 50 pour ceux qui ont arrêté la géographie en 5ème), dont uniquement le Michigan et l'Illinois à ce jour. De ce dernier est logiquement (programme de Seconde) tiré le titre Chicago, qui devrait parler à déjà un peu plus de béotiens puisqu'il fait partie de la b.o. de Little Miss Sunshine.



Pour sa première visite à Paris depuis 2006 hier, c'est une salle remplie de hipsters qui a pu assister à un truc de gueudin. Comme l'impression d'avoir vu en un même concert Jeff Buckley, Pink Floyd et Daft Punk.

Ce mec est un miracle. Transposé au ciné, ça serait un peu comme si le Ridley Scott de Blade Runner, Terrence Malick et Gus Van Sant cohabitaient dans un même corps.

Pour vous faire une idée de la chose, voici une des accalmies folk auxquelles nous avons eu droit au milieu de déferlantes électro-pop symphonisantes en costumes fluos new-age (oui oui).


Un truc à voir au moins une fois dans sa vie.

vendredi 6 mai 2011

Rroarr

Jusqu'à aujourd'hui, Animal Kingdom évoquait pour moi le soleil d'Orlando, en Floride.


Et puis je suis allé voir le premier film de l'australien David Michôd.

Animal Kingdom

Il est possible que, comme moi, vous accrochiez sur l'accroche pourrie de l'affiche française "une famille de criminels", à laquelle on préférera de loin celle-ci :

Animal Kingdom

Mais trêve de branlettes graphiques : il s'agit là d'un chef d'oeuvre cinématographique.

Racontant le rapprochement entre un jeune de 17 ans et ses oncles malfrats couvés par une mère - qu'on pourra qualifier a priori de bienveillante -, Animal Kingdom est un film purement scotchant.

Son réalisateur ne se contente pas de livrer un scénario intelligent : 
- il crée une ambiance captivante, utilisant magistralement le sound design qui mêle à merveille bande-son et musiques d'ambiance oppressantes ; mieux : les coups de feux parsemés tout au long du film ne font pas que faire sursauter le spectateur, ils constituent les points de ruptures dans le fil narratif ;
- le choix de tourner de jour ou de nuit est crucial et en dit à chaque fois long sur les personnages (les Cody sont des animaux nocturnes lorsqu'ils s'agit de commettre leurs méfaits, contrairement à la police) ; on peut d'ailleurs y déceler des points communs avec le cinéma de James Gray (qui vu le niveau de la relève, a du souci à se faire) ;
- même si j'ai pensé en découvrant la famille à La Merditude des Choses, Michôd dirige ses acteurs avec finesse, et parachève de les montrer en grands fauves quand la lionnesque Jacki Weaver croise Guy Pearce (déjà remarqué dans L.A. Confidential, Priscilla folle du désert et Memento de Nolan) en faisant ses courses.

Je ne saurais donc trop vous conseiller de vous ruer sur un des meilleurs films sortis depuis ce début d'année - ne vous inquiétez pas, Vin Diesel ne vous en tiendra pas rigueur.