jeudi 31 décembre 2009

My own private cine retro, Part. 3

Bon, et pour finir, et parce que c'est quand même vachement plus marrant (et facile) de cracher sur ce qu'on n'aime pas que d'encenser ce qu'on aime, voici le Top 7 des horreurs 2009.



7ème : Humpday (vu le 29 septembre, au Mk2 Quai de Loire)
Archétype du film indépendant américain, Humpday raconte l'histoire de deux meilleurs potes qui se lancent le défi de coucher ensemble pour se prouver leur amitié. Finalement, ils baissent les bras, et le spectateur aussi devant tant de vide occupé par des dialogues horriblement mal post-synchronisés.


6ème : L'Etrange Histoire de Benjamin Button (vu le 21 février, à l'UGC les Halles)
Nominé 13 fois aux Oscars 2009 et finalement reparti avec 3 statuettes dans des catégories comme "meilleur maquillage" ou "meilleurs effets visuels", Benjamin Button... est un des films qui s'est avéré le plus décevant cette année. Après avoir été sur-vendu et rendu ultra attendu ("le nouveau Fincher plein d'effets spéciaux hallucinants avec Brad Pitt"), cette Etrange Histoire est finalement un enchaînement de scènes retouchées assemblées par un réalisateur qui se regarde filmer, persuadé de pondre là un chef d'oeuvre, alors qu'en y songeant 2 secondes : s'il n'avait pas été réalisé par Fincher, avec ce casting et cette qualité de maquillage/images retouchées, ça serait juste un navet irregardable - la réflexion pseudo-philosophique "et si je commençais ma vie par la fin" est quand même assez rapidement trappée, reste une bluette entre Blanchett et Pitt...
En d'autres termes, si on nous l'avait pas rendu désirable, la seule impression qu'auraient gardée les spectateurs de ce film aurait été : "tu l'as vu, ce nanar où Brad Pitt joue un vieux dans un corps de bébé ?" (mais je veux bien ouvrir les paris sur le regard qu'on portera dessus dans 5 ou 10 ans...)




5ème : Micmacs à tire-larigot (vu le 2 novembre, au Mk2 Quai de Loire)
Bon, cf. ici, pas grand chose à rajouter.


4ème : Le Petit Nicolas (vu le 20 octobre, au Mk2 Quai de Loire)
Plus de 5 millions d'entrées, avec on l'imagine un coefficient Paris/Province classique pour ce genre de films, Le Petit Nicolas est une vaste blague. On y va avec le souvenir (pas forcément lointain, grâce aux sorties récentes d'histoires inédites) de la verve du personnage de Goscinny. On en ressort comme floué, ayant assisté à un festival de blagues Carambar, de références et clins d'oeil lourdauds et ineptes, et surtout atterrés par un petit acteur principal fade, qui nous dit en conclusion que son but dans la vie est de "faire rire" alors qu'il a été transparent pendant 1h30. Et dire que Chabat est censé avoir co-signé les dialogues...


3ème : Le Bal des Actrices (vu le 7 février, au MK2 Quai de Seine)
S'il est une chose que j'abhorre de la part d'un auteur ou un artiste, c'est l'auto-flagellation : "je laisse entendre dans mon oeuvre que celle-ci est mauvaise ou pourra être jugée comme telle ; ainsi, si le public ne l'aime pas, je pourrai dire 'mais je vous avais dit que c'était à chier', et s'il l'aime bah tant mieux pour ma pomme".

Maïwenn Le Besco pense ainsi faire preuve de modestie, mais ce sont généralement les réalisateurs les plus prétentieux qui osent ce genre de malhonnêtetés intellectuelles. Son film est juste brouillon, intello et franchement chiant : sans véritable scénario, il tourne à vide, la seule idée un peu intéressante du film étant de faire chanter des actrices (attend, y avait pas un film qui s'appelait 8 Femmes, un truc comme ça ?...), dont la vie, ô les pauvres, n'est décidément pas facile ("je dois gérer mon image de femme publique, mon statut d'icone, d'objet de désir, d'objet tout court pour mon réalisateur - sauf quand c'est Maïwenn, parce que là c'est ma copine, c'est pas juste un pygmalion -, mais aussi celui d'amoureuse, de fille ou de maman").
Néanmoins, le plus détestable, c'est que la demoiselle pense avoir acquis une légitimité en tant que "réalisatrice torturée", alors qu'elle ne reste pour moi qu'une actrice à tronche chelou bonne à jouer des chanteuses lyriques extra-terrestres.




2ème : The Reader (vu le 25 juillet, au Mk2 Quai de Loire)
Sans doute une des plus belles arnaques de l'année. Un truc à souhaiter que Julien Courbet anime Le Cercle sur Canal, avec Maître Berges parmi ses critiques.
- Un récit qui se déroule en Allemagne mais tourné en anglais : comme si la langue n'avait aucune importance, et les dialogues non plus d'ailleurs.
- Kate Winslet qui se retrouve vieille à la fin et jouant un personnage "qu'on-croit-qu'il-est-méchant-mais-peut-être-qu'en-fait-elle-a-juste-quelque-chose-à-cacher-oulala-qu'est-ce-que-ça-peut-bien-être-?" : forcément, bam, un oscar.
- Un scénario lourdingue, qui t'explique en te prenant par la main, débile petit spectateur, ce qu'il faut comprendre à chaque scène et globalement du film (de mémoire, le professeur de lettres de Michael Berg explique que "ce qui définit la littérature européenne contemporaine, c'est ce que les personnages ne révèlent pas au lecteur ni aux autres personnages" et que "c'est ce qui fait avancer l'intrigue de chaque oeuvre" ; merci Stephen Daldry, on n'avait pas compris que tu nous parlais de ton film, en fait...), au service d'une mise en scène aussi bouleversante que celle d'un épisode de Derrick.
- Et le fin du fin, c'est qu'à cause des raccourcis pris sur le bouquin (d'après ce que j'ai entendu à droit à gauche, je confesse ne pas l'avoir lu), le discours qui est tenu est tout simplement scandaleux : les Nazis n'étaient pas Nazis par choix, mais par nécessité ; pire, les coupables des crimes les plus odieux seraient juste illettrés - et donc pas vraiment responsables. Je ne pensais pas que ça pouvait arriver, mais je viens de gerber cognitivement dedans ma tête.




And La Bouse d'or 2009 goes to : Slumdog Millionaire (vu le 17 janvier, à l'UGC Les Halles)

Je m'autorise exceptionnellement à recycler une petite note que j'avais publiée au moment de la sortie du film - mais dont j'assume toujours chaque mot.



Pourquoi Slumdog Millionaire est-il encensé de toute part ?

A : Parce qu’il permet d’avoir bonne conscience (j’ai aimé un film qui n’était pas tout à fait américain, y a des Indiens pauvres en plus dedans…)
B : Parce que les journalistes américains d’une part n’ont pas beaucoup de bons films à voir, donc même un film passable est tout de suite porté aux nues (et se retrouve triomphant aux Golden Globes), et que les spectateurs d’autre part ont parfois tendance à s’emballer sur des films sans trop réfléchir (21 Millions de Ch’tis, vive la France)
C : « Parce que c’est Danny Boyle, tu comprends, le mec qui a fait Trainspotting et après a oublié son amour-propre au profit de ses producteurs, et le scénariste de Full Monty, qu’on sait pas trop ce qu’il a foutu depuis 1997… »
D : La réponse D (désolé, je suis à cours, je me l’explique pas trop en fait ce succès…)

Serais-je donc le seul à avoir senti la supercherie ? Personne pour lever le(s) lièvre(s) ?? Tout le monde (enfin, les journalistes et une grande partie du public), tous dupes ???

Hier soir, comme toute la salle de l’UGC des Halles, me suis retrouvé face à la nouvelle pub de Dany Boyle.

Oui oui, une pub. De par le style, d’abord, qu’on cherche encore près de 15 ans après Petits meurtres entre amis, chez le réalisateur britannique, toujours aussi hystérique. Bon, se retrouver au 3e rang, ça aide pas, mais je pense que même sur un écran d’iPhone ça l’aurait pas plus fait… Mais sa seule patte finalement ne se résumerait-elle pas uniquement à un montage très cut et une tentative incessante d’en mettre plein la vue au spectateur ? (nb : pas de méprise, Trainspotting et même Une vie moins ordinaire ont longtemps fait partie de mes films de chevet, j’ai juste dû grandir un peu…)

Mais il aura certainement échappé aux quidams un détail. Le film est co-produit par une société nommée Celador. Et Celador, je vous le donne en mille (ou plutôt en millions), n’est autre que la société productrice de… ‘Who wants to be a millionaire?’ Autrement dit, ce qui pourrait passer pour une œuvre de création artistique de la part du Golden Globisé (!!!) scénariste de Full Monty Simon Beaufoy n’apparaît en fait que comme un formidable écrin pour faire parler (si toutefois il était encore besoin d’en faire la publicité), ou plutôt de transmettre une image reluisante d’un jeu télévisé dont la seule originalité réside dans sa mise en scène (je vends des formats de jeu tv, donc je sais de quoi je parle : en matière de mécanique, y a pas plus pauvre si on oublie ‘A prendre ou à laisser’…).

Et quand on y réfléchit, ce jeu n’est-il pas un prétexte à raconter l’incroyable histoire de ce jeune homme, que tout aurait dû conduire à l’échec et à qui la vie finit par sourire ? Dans ce cas, n’est-il pas quelque peu gênant de devoir avoir recours aux questions qui lui sont posées pour souligner le caractère extraordinaire du parcours du jeune homme ? Autrement dit, QVGDM n’est-il pas superflu ? On peut d’autant plus se poser la question que l’argent n’est pas la motivation première du personnage…mais dans ce cas, où est l’intérêt de situer ce personnage au plus bas de l’échelle sociale indienne ?

On oubliera quelques autres incohérences (la dernière question, le choix du frère…), et puis bon, on se dira, de même que quand on éteint la télé après avoir regardé Foucault : ‘mais qu’est-ce que j’ai foutu devant cet abjecte spectacle pourtant si divertissant, où ceux qui gagnent le plus ne sont pas ceux qu’on croit ?’…

Et oui, c’est mon dernier mot, Jean-Pierre.

mardi 22 décembre 2009

My own private cine retro, Part. 2

La projection d'Avatar dimanche soir l'a quelque peu modifié, mais j'ai le plaisir de livrer mon Top 20 de 2009 (sous réserve de vision de Max et les Maximonstres la semaine prochaine...). Les heureux vainqueurs sont :

1er : Gran Torino (vu le 25 février, à l'UGC Normandie, puis le 4 avril au Mk2 Odéon)
Clint Eastwood a l'habitude de livrer de grands films, mais dont le défaut majeur est qu'ils sont filmés comme s'ils étaient faits pour être a priori des chefs d'oeuvre : Million Dollar Baby en tête, Sur la route de Madison ou Mystic River sont d'excellents films. Mais aucun n'a la sincérité, la spontanéité et la force de cette fable sur la transmission et la tolérance, qui évite le politiquement correct et permet au nouveau commandeur de la Légion d'Honneur de se moquer de sa propre image. Sans doute le meilleur film que j'aie vu ces dernières années.




2ème : Un Prophète (vu le 29 août, à l'UGC Les Halles)
La claque visuelle du Grand Prix du Jury Cannois 2009 est impressionnante. Jacques Audiard est sans conteste le meilleur réalisateur français en activité, et nul doute qu'après le Louis Deluc reçu ce mois-ci, les Césars ne le louperont pas, sans parler des Oscars. Souhaitons-lui plus de chance qu'à Marion Cotillard...




3ème : Inglorious Basterds (vu le 19 août, au Mk2 Quai de Loire)
Le message d'amour de Tarantino au 7ème art. Avec une thèse plutôt pertinente : peu importe la langue que l'on parle, le cinéma est un langage universel assez fort pour inventer une version fantasmée de l'Histoire. Un plaisir qui ne se boude pas.




4ème : Toute l'histoire de mes échecs sexuels (vu le 30 mai, à l'UGC Les Halles)
Une excellente surprise, sans prétention : un vrai/faux docu, qui comme son titre l'indique évoque les difficultés d'un jeune réalisateur (Chris Waitt) à entretenir des relations amoureuses qui marchent. Drôle, frais et attachant.




5ème : Il Divo (vu le 2 janvier, au Balzac)
Comment rendre un film sur l'histoire de l'homme politique italien Giulio Andreotti sexy ? Il suffit de confier sa réalisation à Paolo Sorrentino, avec ses figures de style Tarantinesques, et sa B.O. modernement décalée (Toop Toop de Cassius sur un récit se déroulant dans les 70's, fallait oser), et le tour est joué. Prix du Jury Cannes 2008.




Et puis bon pour la suite, on va pas tous se les raconter :

6ème : Là-Haut, de Pete Docter & Bob Peterson (vu le 1er août, à l'UGC Bercy)
Pour les chiens.

7ème : Jusqu'en enfer, de Sam Raimi (vu le 7 juin, à l'UGC Les Halles)
Pour le chat.

8ème : Les Beaux gosses, de Riad Sattouf (vu le 11 juin, au Mk2 Quai de Loire)
Pour les coupes de cheveux.

9ème : Avatar, de James Cameron (vu le 20 décembre, à l'UGC Odéon)
Pour les Na'vi (note de blog in progress)

10ème : Whatever works, de Woody Allen (vu le 1er juillet, au Mk2 Quai de Loire)
Pour Larry David.


Pour la route :
11ème : The Wrestler, de Darren Aronofsky (vu le 13 mars, aux 3 Luxembourg)
12ème : Le Ruban blanc, de Michael Haneke (vu le 15 novembre, au Mk2 Quai de Loire)
13ème : Panique au Village, de Vincent Patar & Stéphane Aubier (vu le 7 novembre, au Mk2 Hautefeuille)
14ème : Harvey Milk, de Gus Van Sant (vu le 5 avril, au Grand Action)
15ème : Etreintes brisées, de Almodovar (vu le 23 mai, au Mk2 Quai de Loire)
16ème : Very Bad Trip, de Todd Phillips (vu le 6 septembre, au Mk2 Bibliothèque)
17ème : Fish Tank, de Andrea Arnold (vu le 13 octobre, au Mk2 Quai de Loire)
18ème : In the Loop, de Armando Iannucci (vu le 28 novembre, à l'UGC Odéon)
19ème : Les Noces rebelles, de Sam Mendes (vu le 13 février, à l'UGC Les Halles)
20èmes ex aequo (rajout d'Avatar oblige...) : District 9, de Neill Blomkamp  (vu le 22 septembre, au MK2 Quai de Loire) & Mary et Max, de Adam Elliot (vu le 8 octobre, au Mk2 Quai de Seine)

La suite prochainement...

lundi 21 décembre 2009

We love to hate

Deux infos médias sont tombées aujourd'hui. Une était attendue depuis plusieurs semaines, c'est le résultat des charts anglais, qui semblent couronner Killing in the name, de Rage Against The Machine comme single le plus téléchargé de la période pré-Noël en Grande-Bretagne.



De nombreux blogs - et mêmes des journalistes sérieux... - ont commenté la nouvelle, et tout ce qui peut être dit sur ce buzz parti de Facebook l'a été, notamment que ça ne cause pas vraiment de tort à Simon Cowell, boss de Sony-BMG au Royaume-Uni car RATM sont eux-mêmes une signature Sony US (Epic pour être précis). Je remarque une chose néanmoins : ce sont avant tout les charts et les iTunes en tous genres qui sont gagnants, puisqu'au lieu d'un Best seller pour les fêtes, ce sont deux titres qui cumulent à eux seuls près d'un million de téléchargements... Ça prouve par ailleurs que les gens sont prêts à acheter de la musique sur le net, quoiqu'ils en disent dans les sondages.



Mais l'autre nouvelle du jour, c'est cette étude (réalisée par TNS-Sofres/Logica pour Europe 1) par le biais de laquelle on a demandé aux téléspectateurs français "quelles émissions tv ils ne souhaitaient plus voir en 2010 ?"

Outre les résultats prévisibles (Secret Story, programme le plus suivi cet été et requête numéro un de Yahoo en 2009, arrive en tête avec 63% des votes, devant deux autres blockbusters, Nouvelle Star et Koh-Lanta), c'est l'incongruité de la question que je trouve frappante : si on ne veut pas/plus voir une émission, on n'a qu'à ne pas la regarder, non ?

Et c'est ce qui rapproche ces deux faits divers, finalement : qui a dit qu'il fallait céder aux sirènes du marketing-matraquage radio/tv et consommer tout ce qu'on nous présente comme évènementiel ? Si une émission ne nous plaît pas, qu'on ne trouve pas de talent à un artiste, rien ne nous oblige à la regarder ou à l'écouter. Dans tous les cas, ça n'est pas en achetant un disque concurrent ou en demandant (passivement puisqu'en réponse à un sondage) le retrait d'une émission qu'on améliorera l'offre des médias de masse : leur objectif affiché n'a jamais été et ne sera jamais de viser la qualité... Il y a pléthore d'offre en musique, télé, ciné, médias : les consommateurs mécontents feraient mieux de donner leur chance à ces acteurs marginaux, mais sans râler après ce qui marche commercialement. Think positive, guys. Et même si vous êtes saoûlés par sa promo ultra agressive, allez voir Avatar, qui aura certainement droit à sa note de blog tellement c'est magiquement chouette.


dimanche 20 décembre 2009

My own private cine retro, Part. 1

A l'approche de la fin de l'année (et de la décennie), tout le monde fait des bilans, des Tops, des bestouffes et des rétrospectives.

Aussi me suis-je replongé dans mes agendas pour en ressortir mes tickets de ciné de 2009 et livrer mes Tops 5 perso à moi, avant de consacrer une prochaine note à mon vrai Top 20 (parce que 5, c'était trop peu).

J'ai ainsi pu constater que je m'étais rendu 64 fois au cinéma en 2009 (merci la carte illimitée). Malgré ça, j'ai quand même pu établir mon Top 5 des films que j'ai loupés cette année :




1er : Thirst, Ceci est mon sang, de Park Chan Wook 
2ème : L'Imaginarium du Dr Parnassius, de Terry Gilliam
3ème : Rapt, de Lucas Belvaux
4ème : Away we go, de Sam Mendes
5ème : Démineur, de Kathryn Bigelow










J'ai également dressé la liste des 5 Films les plus vite oubliés :

1er : The Spirit, de Frank Miller, qui pense que depuis que Robert Rodriguez a magistralement donné vie aux personnages de son Sin City, il peut adapter une bd en mettant simplement en scène des acteurs sur fond vert et en mêlant noir & blanc et couleur à l'image (scénario et dialogues en option).



2ème : Tellement proches, de Eric Toledano & Olivier Nakache, qui ont cru naïvement qu'ils pouvaient refaire le même film 3 ans après Nos jours heureux et que personne ne s'en rendrait compte.

3ème : Sunshine cleaning, de Christine Jeffs, qui a compris qu'il suffisait de mettre le mot "sunshine" dans le titre de son film indépendant américain pour qu'on en parle.

4ème : Frost/Nixon, le moins mauvais film de Ron Howard depuis Un Homme d'exception en 2002, mais un film de Ron Howard quand même.

5ème : Ricky, le plus moyen des François Ozon (mais qui permet heureusement de voir les seins d'Alexandra Lamy).


J'invite par ailleurs le lecteur friand de listes qui repassent tout en revue le best of 2009 d'Allociné, bien fourni.

vendredi 18 décembre 2009

C'est possible

Dans la série Les affiches qui nous prennent pour des billes, voici : la Pub pour le TER.


mercredi 16 décembre 2009

Cat Power

Pour qu'une vidéo fasse du buzz sur la toile, il faut soit :
- qu'elle soit surprenante
- qu'elle soit spectaculaire
- qu'il y ait des meufs à poil
- qu'elle soit drôle

OU qu'on y voie des chatons.

Ce message de mépris s'adresse à tous ceux (et ils sont nombreux) qui s'émeuvent devant ce genre d'images :


Un chaton, c'est mignon. Mais qui a décrété qu'il fallait le filmer et polluer facebook avec dès qu'il joue avec une boulette de papier ?

Pour prouver que je ne suis pas le seul à ne plus vouloir me faire pourrir, voici quelques échantillons proposés par le CCC :


(vu dans Funny People)

(mon coup de coeur, le seul chat qui en vaille la peine)


Un bonus, récupéré sur le blog d'Elise :


La consolation du jour, c'est que You Tube a annoncé le Top 5 des vidéos les plus vues en 2009 et qu'on n'y trouve pas de créatures poilues (exception faite de Susan Boyle).

dimanche 13 décembre 2009

Rien à Branly

Bien qu'ouvert depuis 2006, le Musée du Quai Branly n'avait jamais été pour moi qu'un édifice au design moderne perché en bord de Seine, avant ma visite le week end dernier.



Venu accompagné de mon acolyte pleurodire, c'est l'expo temporaire Teotihuacan qui nous a amenés jusqu'au musée.

Malheureusement, mieux vaut s'y pointer avant 15h, sinon pas la peine d'espérer apercevoir le quelconque masque ou la moindre statuette...

Nous nous sommes donc rabattus sur la collection permanente. Et là, une impression prévaut : pourquoi le Quai Branly, si ce n'est pour faire plaisir à Jacques Chirac ?

Parce qu'il existe déjà, me semble-t-il, un Musée national des Arts d'Afrique et d'Oceanie, aujourd'hui appelé Palais de la Porte Dorée, non ? Plus le Musée Guimet, donc rien de bien nouveau ou pertinent.



Une deuxième pensée occupe alors l'esprit du visiteur (en tout cas le mien) : qu'entend-on par "Art primitif" ? Il y a à mon oreille une note quelque peu péjorative, voire même paternalisto-colonialiste, à laisser entendre que les productions de peuples exclusivement non européens devraient être désignées comme "primitives", sous prétexte qu'elles sont antérieures à...bah, antérieure à la visite d'explorateurs européens, en fait....

En effet, certaines des oeuvres présentées ont plusieurs milliers d'années, quand d'autres datent du XXème siècle, et sont disposées selon une logique qui, je dois le dire, m'a quelque peu échappé - apparemment seulement géographique, et encore... Par ailleurs, 75% de la collection du Quai Branly est constituée d'objets de la vie de tous les jours. Certes ces objets sont beaux, mais ils relèvent plus d'un travail d'artisan que de celui d'un artiste.

Tortue : "Oui, mais on parle bien d'art décoratif !"
Moi : "Oui, mais là il s'agit d'art "primitif", en tout cas c'est comme ça qu'on l'appelle ici. En plus, on trouve des broches, des couteaux, des bols, mais aussi des statuettes, des totems, des armes, des diadèmes... Moi ça me fait plus penser à une brocante qu'aux Arts déco, tout ça."

Mais à une brocante dans le noir. Beaucoup plus class, avouons-le, mais du coup pas très pratique pour lire les descriptions des objets - surtout quand la moitié de l'éclairage de ces mêmes descriptions est en panne.

Je me prends alors à penser. A penser à ma spatule Ikea, au cadeau de mon Kinder Surprise mangé la veille, ou au balais de mes chiottes. Et je me dis que les Chinois du 4ème millénaire (oui, parce que ce seront les maîtres du Monde d'alors) auront la chance de s'extasier devant tout ça, et mon alter ego du futur se demandera à son tour si on s'est pas un peu foutu de sa gueule.


mercredi 2 décembre 2009

Rule, Britannia!

C'est avec une motivation et un entrain tout modérés que je me suis rendu samedi dernier, bras dessus, bras dessous avec mon assistante Tortue, à l'UGC Odéon pour y voir In the Loop, de l'inconnu écossais Armando Iannucci.



Info totalement triviale - et qu'il n'est pas nécessaire d'avoir pour apprécier le film vu que moi-même je l'ignorais - : In the Loop est en fait le prolongement d'une série créée par la même équipe et portée par les mêmes acteurs, et qui bien qu'inconnue en France, connaît sur la BBC depuis 2005 un grand succès et que s'appelerio The Thick of It. Il y est question de la vie politique britannique, plus précisément du gouvernement briton et de ses rapports avec les médias. Le tout sur un ton ultra sarcastique, et surtout super marrant.

Je n'ai jamais eu la chance d'en voir un épisode, donc je n'ai pas de point de comparaison, mais le film lui-même est une vraie réussite.

Nous sommes en 2004, quelques jours avant l'adoption de la résolution qui conduira à la Guerre en Irak. Cependant, rien n'est encore tout à fait sûr pour le grand public, et l'intervention radiophonique sur l'antenne de la BBC du ministre du "développement international" Simon Foster sème un certain trouble : ce dernier déclare en effet qu'une intervention dans le Golfe est "imprévisible". Ça a beau être flou, comme déclaration, cela suffit à lui attirer les foudres du tout puissant conseiller du Premier ministre, Malcolm Tucker. C'est donc en toute logique que celui-ci décide d'envoyer Foster à l'ONU comme "mouchard" du gouvernement anglais - à moins que ce ne soit pour donner de la résonance à une autre de ses phrases maladroites dans laquelle il invite les Anglais à être prêts à escalader la "montagne du conflit"...

Les dialogues sont hilarants, le cast rassemble des têtes dont on sait qu'on les connaît mais on sait plus où qu'on les a vus (David Rasche, Steve Coogan,...) et se permet même un clin d'oeil à l'univers des séries avec le Grand James Gandolfini (Monsieur Tony Soprano...). La mise en scène assume jusqu'au bout son parti-pris réalistico-intrusif, avec des plans très cut et une caméra presque toujours à l'épaule. Et le discours est radical, satyre oblige.

Ainsi, ce ne sont pas que les hommes politiques qui en prennent pour leur grade, mais les hommes tout court, dépeints comme lâches, concupiscents, plutôt incompétents et à qui les enjeux pourtant majeurs semblent finalement échapper au profit de leur survie personnelle. Et la raison est finalement du côté des femmes, obligées de les subir, eux et leurs piteux faits d'arme...

Les acclamations critiques sont donc toutes méritées, et le film tout à fait recommandable - et s'apprécie d'autant mieux pour peu que l'on goûte en anglais dans le texte aux torpilles de Peter Capaldi ("Kiss my sweaty balls, you fat fuck.").


En guise de conclusion, je citerai donc Jean-Pierre Coffe dans le texte : "Allez-y, les enfants. Allez-y!"

jeudi 26 novembre 2009

Hmm, c'est doux : c'est neuf ?

Il est une caractéristique physique que l'on partage, Javier Bardem, Pascal Brutal et moi-même, c'est un excès de virilité manifeste.



Chez Bardem, cet orgueilleux apanage s'exprime à travers une exhibition sans retenue d'une Penélope Cruz, chez le personnage de Sattouf celle d'une gourmette.

Moi, j'ai choisi les poils. Et je ne suis pas le seul : Sean Connery, Sacha Baron Cohen, mon cousin germain MD (que je salue au passage) ou Romain Duris sont d'éminents représentants des mâles qui osent s'affirmer pileusement.

Et pourtant, voilà que je tombe là-dessus cette semaine, en vitrine de Publicis, en haut des Champs-Elysées :



Le "velu" aurait donc "vécu !"... Autant faire une couv' avec Claude Allègre en titrant "L'intelligence en action !"

Ce qui est remarquable surtout, c'est la fréquence métronomique avec laquelle les magazines "de mode" décident de vouer aux gémonies alternativement 50% de la population masculine du globe selon un cycle dont la logique, je dois le dire, m'est complètement étrangère... Au point qu'on se retrouve avec un message contradictoire au possible avec cette couverture du supplément de L'Express.

C'est ainsi qu'au sommet de la gloire des poilus, les imberbes sont considérés comme la lie de la société, tandis que nos amis duveteux ne sauraient sortir découverts quand d'unanimes louanges sont faites aux glabres.

C'est tellement plus simple d'être une gonzesse, finalement.

mardi 24 novembre 2009

C'était mieux avant

Pour plus de réalisme, situons cet échange au restaurant McDonalds de Thiers les Varennes, dans le Puy-de-Dôme (coordonnées disponibles sur le site www.mcdonalds.fr).

- Bonjour Monsieur.
- Bonjour, je vais vous prendre un menu McDeluxe.
- Pas de problème. Cependant, je dois vous prévenir...
- Oui ?
- La viande de nos sandwiches est maintenant glissée dans un petit sachet plastique avant d'être placée entre les tranches de pain.
- Hein ?
- Oui, c'est nouveau. C'est des sachets avec de la pub pour McDo dessus.
- Mais c'est quoi, cette connerie ?
- Désolé Monsieur, ça se passe comme ça, maintenant.
- Et si je veux pas qu'elle soit emballée ?
- C'est possible.
- Ah, tant m...
- ...mais c'est plus cher.
- Quoi ? Mais pourquoi vous faîtes ça ? C'est complètement con !
- Cet avis n'engage que vous ; nous, on trouve ça pas mal : le message publicitaire du sachet vous incite à payer plus cher pour qu'il n'y ait plus de plastique dans votre sandwich. C'est une solution que nous avons trouvée pour générer de nouveaux revenus.
- Mais vous en aviez besoin ? Vous ne faisiez pas de profit avant ?
- ...
- Mais je vais aller chez Quick, moi, si c'est comme ça !
- Inutile, Monsieur.
- De..?
- Ils proposent eux aussi la viande de leurs sandwhiches emballée dans du plastique. C'est eux qui ont commencé, en fait. Nous, on s'y est mis aussi parce qu'on s'est dit que c'était une bonne idée.
- Mais vous pensez pas que ce qui va finir par se passer, c'est que les gens vont tout simplement arrêter de bouffer dans les Fast foods?
- Vous plaisantez ? Ça sera toujours moins cher que de se payer un vrai resto. Et puis, reconnaissez le : c'est chiant, ce plastique, mais c'est pas la mort non plus ; il suffit de le retirer avant de manger le sandwich...
- Ouais...
- Je vous mets un menu Premium (sans plastique), alors ?
- Mmmouuaiis...ou pas. Mettez-moi le McDeluxe avec sachet, pas grave, je ferai avec.


Un grand merci à l'équipe de Deezer, largement inspirée par le business model de Spotify, à qui l'on doit cette idée merveilleuse : intercaler des messages de pub (à 75% des pubs pour...l'abonnement Deezer) tous les 3 titres, dont on peut se débarrasser contre le paiement d'un forfait mensuel. Mais bien sûr.



Allez, sans rancune :

vendredi 20 novembre 2009

Et il est où, Johnny ?

Pour terminer cette série entamée cette semaine, voici la dernière "note de musique".

Fin de décénie oblige, le British et pas du tout partial New Musical Express vient de sortir son Top 100 greatest albums of the decade, dont les 50 premiers sont à retrouver ici, et les heureux élus par le menu sur le site du NME - avec une vidéo par album, ce qui est appréciable.

Le grand gagnant est sans grand conteste Is this it, le premier album des Strokes - et pas le non-film sur Michael Jackson. Mais certains détails ont cependant de quoi laisser perplexes les plus fins mélomanes d'entre nous.



Tout d'abord, 8 groupes britanniques dans les 10 premiers, et le premier Radiohead qu'en 10ème position, faudrait peut-être pas trop déconner, non ? Et Indochine, dans tout ça, alors ?

Qui plus est, on retrouve 2 (deux, oui, deux) LPs de Muse dans ce Top 100. Le patriotisme a ses limites..que le NME franchit gaiement en honorant ainsi la bande à Bellamy. Pourquoi pas Coldplay, tant que vous y êtes ?...

Sans compter Doherty qui truste 3 places du Top 50, avec deux galettes des Libertines plus une de Babyshambles (et Dieu sait qu'il sait y faire, en galettes). Autant dire qu'il nous aurait livré un album de reprises d'Antoine qu'il aurait quand même eu ses chances, quoi.

Enfin, la liste des grands oubliés - selon mon humble personne - : quid de Cat Power, feu Elliot Smith, Feist, les Versaillais de Phoenix, Beck, dEUS, Eels ?... Et tous ceux qui auront eu le malheur de sortir leur album trop près de la fin de 2009 (The Xx, Them Crooked Vultures...)

Moralité : rendez-vous dans 10 ans pour voir qui de tous ces gens on écoutera (et même on se souviendra) encore - Arctic Monkeys 4èmes, MGMT 100ème, The Coral 21ème, Hard-Fi 55ème...



Un petit jeu pour finir (enfin, trois) :

- Il manque qui, selon vous ?

- My own Top 5: Illinois, Sufjan Stevens (17ème du NME), Songs for the Deaf, Queens of the Stone Age (15ème), O, Damien Rice (NC), Figure 8, Elliott Smith (NC), Piano Solo, Gonzales (NC).

- My personal scores: 6/10, 14/20, 22/50 & 31/100 ; Croustibat, qui peut me battre ?

La parole est à vous dans les comms.

jeudi 19 novembre 2009

Petit oiseau

Alors que leur dernier LP Hombre Lobo et son hommage à Richard Cocciante est sorti il n'y a même pas 6 mois, voilà qu'on annonce un nouvel album de Eels pour janvier 2010.


Le premier single extrait d'End Times, Little Bird, est déjà trouvable et écoutable - juste là, en dessous :


Mais il faut surtout souligner une initiative remarquable prise par notre ami E : en suivant le lien ci-dessous, il est à vous contre une adresse email. Chouette alors.

mercredi 18 novembre 2009

Quel Homme, ce Josh

Réjouis-toi, ô amateur de gros son et de riffs qui tuent leurs mères : Josh Homme, le grand orchestrateur de Queens of the Stone Age et Eagles of Death Metal (tout simplement ce qui ce fait de mieux en matière de Rock with a capital R), s'illustre doublement cet automne.

D'abord en tant que co-producteur et co-auteur du dernier single des Arctic Monkeys, Catapult. Regarde-moi ça si c'est pas chouette :



Et puis surtout avec l'énormément attendu (en tout cas par ceux qui en avaient entendu parler et qui aiment la musique à guitares) Them Crooked Vultures. Pour les nazes qui en seraient restés à Led Zeppelin, Foo Fighters ou Nirvana, ça tombe bien puisque ce nouveau side-project (mais c'est quoi, son main project à Homme, en fait ?...) n'est autre que la rencontre de JH au chant et à la gratte, donc, auquel viennent s'ajouter Dave Grohl à la batterie et John Paul Jones à la basse. Une tuerie, vous dis-je, dont l'album est sorti ce lundi. En voici un extrait :



(Merci à La Superette pour les bons plans zic)

mardi 17 novembre 2009

Viens voir les musiciens

Dans ma prime jeunesse, quand j'écoutais encore indifféremment et en boucle Oasis, Coolio, Babylon Zoo et Louise Attaque, lorsqu'un groupe, un artiste, un orchestre, un accordéoniste, une chanteuse ou Patricia Kaas devait se produire en concert, les affiches titraient sobrement : "Machin en concert", "Bidule à l'Elysée Montmartre" ou "Truc Much en tournée".

Mais aujourd'hui que les concerts sont devenus la principale source de revenus pour le monde de la musique, il faut savoir se démarquer. On tombe ainsi sur ce genre de trucs :





J'ai d'ailleurs eu l'occasion d'admirer une magnifique accroche annonçant que Tryo allait "retourner Bercy" - ça va être quelque chose, moi je vous le dis -, je n'ai malheureusement pas sous la main de photo de l'affiche incriminée, mais je la rajouterai à cette note dès que j'aurai eu la chance de la recroiser.

Dans ma bonté d'âme, j'ai donc décidé d'éviter tout boulot inutile à des graphistes surpayés en livrant les suggestions suivantes.






samedi 7 novembre 2009

Le pouvoir pour les nuls

Si vous aussi, vous en avez marre de vous faire marcher sur les pieds, voici quelques conseils pour passer en un rien de temps du statut de dominé à celui de dominant. Imparables.



- Au lever, commencez par copieusement arroser d'urine la lunette des toilettes, si vous êtes un homme, ou faîtes tout simplement par terre si vous êtes une femme. Vous assoirez ainsi votre statut de maître(ss)e de la maison tout en marquant votre territoire.

- Une fois habillé (sans vous être lavé, pour mieux imposer votre charisme aux autres), en passant la porte, hurlez sur un ton vindicatif une dizaine de "J't'emmerde, pauv' con". Non seulement ça détend, mais ça prépare à s'en resservir dans la journée - et ça fera comprendre à votre voisin de palier qui est le Chef de l'éta(ge).

- Dans la rue ou les couloirs du métro, ne cédez plus le passage à ceux qui tracent leur route sans jamais s'en détourner. Regardez ces individus droit dans les yeux, et foncez tout droit à votre tour. Si besoin (à moins de 1m de la collision), poussez un grognement.

- Au taf, finis les "Bien sûr, je vous tape ce rapport (qui ne sera de toute façon pas lu) tout de suite !" et autres "Préparer un mail (perso qui sera de toute façon repris par vous-même donc je pourrais aussi bien écrire des phrases sans conjuguer les verbes) ? Pas de problème, je m'en occupe !" Optez plutôt pour des "J'irai en réu si je veux", des "Je me torche le fond du derche avec vos deadlines", ou encore des "Ta gueule, c'est moi qui décide de la répartition des tâches." Sachez vous faire res-pec-ter.

- Pour ne plus faire la queue dans les commerces ou au restaurant, rien de tel qu'un croche-pied un peu sournois. Par ailleurs, visez le nez quand vous décochez votre coup de coude au malheureux qui s'aventurerait à vous doubler. Enfin, payez toujours en jetant de la petite monnaie et sans regarder la personne qui vous a servi, cela va de soi.

- Vous rentrez chez vous, votre gardienne vous accueille par un courtois "Bonsoir, vous allez bien ?" : ne répondez pas. Mieux : jetez dans l'entrée qu'elle vient de balayer votre ticket de métro usagé, ou écrasez votre cigarette encore chaude sur sa joue bouffie de gentillesse mielleuse et hypocrite.

- Et pour finir la journée, n'oubliez pas : soyez toujours au-dessus pendant l'amour.

Si avec ça, vous n'arrivez pas à vous faire respecter, c'est que vous êtes irrémédiablement une tapette. Ne me remerciez pas.

jeudi 5 novembre 2009

Manigances en grande quantité

Dans Ça balance à Paris, Thomas Hervé a dit à propos de Micmacs à tire-larigot qu'il aurait apprécié le film "s'il avait eu 11 ans."



Ils sont nombreux, ces films qui nous font replonger en enfance, ou tout du moins qu'on apprécie même une fois adulte alors qu'ils sont catalogués à la base comme destinés aux enfants : L'Etrange Noël de M. Jack, tous les chefs-d'oeuvre des Studios Pixar, ou encore La Cité des Enfants Perdus... Malheureusement, le plaisir ressenti habituellement à la vision de ces films pour "adulenfants" est absent du dernier Jeunet.

Micmacs... a pour défaut majeur d'être trop "gentil". Alors que La Cité... était noir et mélancolique, Jeunet livre ici un film bourré de bons sentiments, où les personnages censés aider celui de Dany Boon pâtissent d'un flagrant manque d'épaisseur - et se ressemblent tous un peu... -, et surtout sont bien trop gentils pour qu'on soit embarqué dans leur aventure..et qu'on s'attache à eux, en fait. Mais il y a pire.

A plusieurs reprises, Jean-Pierre Marielle, mis en cause dans le fonctionnement approximatif des stratagèmes mis en place pour jouer des tours aux "méchants" marchands d'armes, se défend par un récurrent "mais c'est de la récup". A travers lui, c'est Jeunet lui-même qui semble se justifier de nous servir un film de récup. Il ne fera croire à personne qu'il ne connaissait pas Le Cirque de Calder, et il pousse le vice en allant jusqu'à réutiliser des extraits de la BO de Delicatessen : Jeunet "l'écolo" recycle Jeunet...



Quel besoin y avait-il de nous faire passer le message par l'intermédiaire de Marielle, quand il est flagrant à l'image que JPJ refait le même film tous les 3 ans ? Dominique Pinon et Yolande Moreau, Paris, une image jaune-pipi (colorée à l'urine de Dany Boon dans l'objet incriminé)... Quoique, un détail détonne sérieusement à la fin de Micmacs... (attention "spoiler") : plutôt que de faire chanter les méchants - dont on ne sait même plus pourquoi ni si vraiment Boon veut se venger -, nos chiffonniers décident de poster une vidéo de leurs "aveux" (pas flagrants non plus) ...sur YouTube !

Le propre des oeuvres de Jeunet, c'est leur intemporalité relative : Amélie... a beau vivre son déclic au moment du décès de Diana, l'action du film aurait pu se situer à peu près n'importe quand au XXème siècle - un des thèmes centraux en étant d'ailleurs la nostalgie. Au début de Micmacs..., même s'il est indiqué que nous sommes en 1979, on se dit que le reste du film pourrait très bien se dérouler aujourd'hui ou il y a 20 ans - le vidéo club dans lequel travail Boon paraît limite suranné, d'ailleurs... -. Mais ce YouTube, et son multiple split-screen Klapischien immonde dans Micmacs..., achève le film et le spectateur par la même occasion.

Dis Jean-Pierre, quand est-ce que tu nous refais un film avec Caro ?

mercredi 28 octobre 2009

Blogger m'a tuer

Et maintenant, après 8 tentatives, dont 7 insatisfaisantes et une qui a fini par avoir raison de moi, de mettre en ligne un simple post, je vais me coucher.




American week end sandwich

Ce week end, accompagné de mon assistante Tortue, je me suis avalé 2 films : Funny People, qui, comme son titre ne l'indique pas, n'est pas que drôle, et (bien que ça n'était pas notre premier choix) Jennifer's Body, qui comme son titre l'indique,...


Pour moi qui ne connaissais pas Megan Fox, enfin, qui ne l'avais jamais vue que comme ça :




...et bien, ce fut plutôt une bonne surprise. Je ne reviendrai pas sur ce qui a déjà été dit, notamment par Elisabeth Quin qui bât en brèche les avis de critiques parlant de film féministe. En revanche, il ne fait aucun doute à la vision du film qu'on a affaire à une écriture féminine, celle de Diablo Cody, déjà responsable de l'agréable  (mais pas révolutionnaire) Juno.

Je la trouve finalement meilleure dialoguiste que scénariste, ses oeuvres étant finalement plein de bonnes idées ; mais une succession de bonnes idées n'ont jamais fait un scénario consistant... Restent quelques moments croustillants, comme celui du "cocktail 9/11", spécialité de Devil's Kettle, la ville où se déroule l'action du film, ou la charge en règle contre l'émo rock américain, incarné par le groupe fictif Low Shoulder.

Bref, une plutôt bonne surprise, et une occasion de se rincer l'oeil sans scrupule, même avec une chérie puisque le film se résume à une approche métaphorique des premières expériences sexuelles vue du côté des filles. 


Funny People

Un film réalisé par Judd Apatow, avec son ancien roommate Adam Sandler, le génial Seth Rodgen, Eric Bana avec un accent australien à couper au couteau de Crocodile Dundee, le tout mis en musique par Jason Schwartzman : comme ça, ça peut paraître alléchant.

Et bien finalement, ça fait un peu flop. Le film est un peu long, et surtout, il n'a rien à voir avec les anciens faits d'armes de l'ami Apatow. Terminés, les blagues potaches et les plans séquences Alleniens. On dirait bien qu'il a voulu nous faire son film à oscars, en nous livrant quelque chose plus proche de la comédie dramatique (avec quelques morceaux de blagues dedans quand même).

Il en ressort que les fans inconditionnels trouveront jubilatoire la simple présence à l'écran de la clique du Frat Pack dans un registre différent de celui auquel elle les a habitués ; les autres risquent juste d'être un peu déçus - voire même de s'ennuyer un peu...

dimanche 18 octobre 2009

Les très meilleurs

Titre découvert sur Radio Nova, Warm Heart of Africa est une sympathique petite bombe sur laquelle Ezra Koenig, chanteur de Vampire Week end, est venu poser sa voix. Et c'est bien chouette.

samedi 17 octobre 2009

Let's get it started

Nous sommes en octobre 2009. Il serait temps de se réveiller : se lancer dans un blog aujourd'hui, ça paraît quand même un peu prendre le train en marche...

Et puis, plein de questions se posent à un nouveau bloggeur : qu'est-ce qu'un quidam comme moi va pouvoir apporter de nouveau ? Quelle légitimité ai-je ? Qui ça va intéresser de lire mes c...eries ? Y a des règles pour écrire ? Vais-je pas avoir l'air un peu ridicule, à parler de moi ? La première personne, ça rend forcément un blog un peu égo-centré. Mais la troisième personne donne un côté faussement détaché. Allez, va pour le "je", tu t'en fous..enfin, je me comprends.

Y a surtout une vraie question qui me taraude, et que doit sûrement se poser toute personne se lançant dans la rédaction d'un blog : puisque l'idée, c'est vraisemblablement d'être lu, faut-il faire part à ses potes de l'existence du blog en question pour recruter du lecteur ? Parce qu'il y a peut-être certaines choses qu'on n'aimerait pas voir lues par tous, mais dont on voudrait parler sans se retenir... Comment balancer sur ses proches sans retour de bâton ? On trouvera bien un moyen, ils sont nombreux les bloggeurs à se livrer à tout-va, j'espère qu'il leur reste encore quelques amis...

Mais je mets certainement la charrue avant les bœufs, me prenant la tête avec des problèmes de bloggeurs lus. Commençons donc par écrire, on verra bien après.