jeudi 31 décembre 2009

My own private cine retro, Part. 3

Bon, et pour finir, et parce que c'est quand même vachement plus marrant (et facile) de cracher sur ce qu'on n'aime pas que d'encenser ce qu'on aime, voici le Top 7 des horreurs 2009.



7ème : Humpday (vu le 29 septembre, au Mk2 Quai de Loire)
Archétype du film indépendant américain, Humpday raconte l'histoire de deux meilleurs potes qui se lancent le défi de coucher ensemble pour se prouver leur amitié. Finalement, ils baissent les bras, et le spectateur aussi devant tant de vide occupé par des dialogues horriblement mal post-synchronisés.


6ème : L'Etrange Histoire de Benjamin Button (vu le 21 février, à l'UGC les Halles)
Nominé 13 fois aux Oscars 2009 et finalement reparti avec 3 statuettes dans des catégories comme "meilleur maquillage" ou "meilleurs effets visuels", Benjamin Button... est un des films qui s'est avéré le plus décevant cette année. Après avoir été sur-vendu et rendu ultra attendu ("le nouveau Fincher plein d'effets spéciaux hallucinants avec Brad Pitt"), cette Etrange Histoire est finalement un enchaînement de scènes retouchées assemblées par un réalisateur qui se regarde filmer, persuadé de pondre là un chef d'oeuvre, alors qu'en y songeant 2 secondes : s'il n'avait pas été réalisé par Fincher, avec ce casting et cette qualité de maquillage/images retouchées, ça serait juste un navet irregardable - la réflexion pseudo-philosophique "et si je commençais ma vie par la fin" est quand même assez rapidement trappée, reste une bluette entre Blanchett et Pitt...
En d'autres termes, si on nous l'avait pas rendu désirable, la seule impression qu'auraient gardée les spectateurs de ce film aurait été : "tu l'as vu, ce nanar où Brad Pitt joue un vieux dans un corps de bébé ?" (mais je veux bien ouvrir les paris sur le regard qu'on portera dessus dans 5 ou 10 ans...)




5ème : Micmacs à tire-larigot (vu le 2 novembre, au Mk2 Quai de Loire)
Bon, cf. ici, pas grand chose à rajouter.


4ème : Le Petit Nicolas (vu le 20 octobre, au Mk2 Quai de Loire)
Plus de 5 millions d'entrées, avec on l'imagine un coefficient Paris/Province classique pour ce genre de films, Le Petit Nicolas est une vaste blague. On y va avec le souvenir (pas forcément lointain, grâce aux sorties récentes d'histoires inédites) de la verve du personnage de Goscinny. On en ressort comme floué, ayant assisté à un festival de blagues Carambar, de références et clins d'oeil lourdauds et ineptes, et surtout atterrés par un petit acteur principal fade, qui nous dit en conclusion que son but dans la vie est de "faire rire" alors qu'il a été transparent pendant 1h30. Et dire que Chabat est censé avoir co-signé les dialogues...


3ème : Le Bal des Actrices (vu le 7 février, au MK2 Quai de Seine)
S'il est une chose que j'abhorre de la part d'un auteur ou un artiste, c'est l'auto-flagellation : "je laisse entendre dans mon oeuvre que celle-ci est mauvaise ou pourra être jugée comme telle ; ainsi, si le public ne l'aime pas, je pourrai dire 'mais je vous avais dit que c'était à chier', et s'il l'aime bah tant mieux pour ma pomme".

Maïwenn Le Besco pense ainsi faire preuve de modestie, mais ce sont généralement les réalisateurs les plus prétentieux qui osent ce genre de malhonnêtetés intellectuelles. Son film est juste brouillon, intello et franchement chiant : sans véritable scénario, il tourne à vide, la seule idée un peu intéressante du film étant de faire chanter des actrices (attend, y avait pas un film qui s'appelait 8 Femmes, un truc comme ça ?...), dont la vie, ô les pauvres, n'est décidément pas facile ("je dois gérer mon image de femme publique, mon statut d'icone, d'objet de désir, d'objet tout court pour mon réalisateur - sauf quand c'est Maïwenn, parce que là c'est ma copine, c'est pas juste un pygmalion -, mais aussi celui d'amoureuse, de fille ou de maman").
Néanmoins, le plus détestable, c'est que la demoiselle pense avoir acquis une légitimité en tant que "réalisatrice torturée", alors qu'elle ne reste pour moi qu'une actrice à tronche chelou bonne à jouer des chanteuses lyriques extra-terrestres.




2ème : The Reader (vu le 25 juillet, au Mk2 Quai de Loire)
Sans doute une des plus belles arnaques de l'année. Un truc à souhaiter que Julien Courbet anime Le Cercle sur Canal, avec Maître Berges parmi ses critiques.
- Un récit qui se déroule en Allemagne mais tourné en anglais : comme si la langue n'avait aucune importance, et les dialogues non plus d'ailleurs.
- Kate Winslet qui se retrouve vieille à la fin et jouant un personnage "qu'on-croit-qu'il-est-méchant-mais-peut-être-qu'en-fait-elle-a-juste-quelque-chose-à-cacher-oulala-qu'est-ce-que-ça-peut-bien-être-?" : forcément, bam, un oscar.
- Un scénario lourdingue, qui t'explique en te prenant par la main, débile petit spectateur, ce qu'il faut comprendre à chaque scène et globalement du film (de mémoire, le professeur de lettres de Michael Berg explique que "ce qui définit la littérature européenne contemporaine, c'est ce que les personnages ne révèlent pas au lecteur ni aux autres personnages" et que "c'est ce qui fait avancer l'intrigue de chaque oeuvre" ; merci Stephen Daldry, on n'avait pas compris que tu nous parlais de ton film, en fait...), au service d'une mise en scène aussi bouleversante que celle d'un épisode de Derrick.
- Et le fin du fin, c'est qu'à cause des raccourcis pris sur le bouquin (d'après ce que j'ai entendu à droit à gauche, je confesse ne pas l'avoir lu), le discours qui est tenu est tout simplement scandaleux : les Nazis n'étaient pas Nazis par choix, mais par nécessité ; pire, les coupables des crimes les plus odieux seraient juste illettrés - et donc pas vraiment responsables. Je ne pensais pas que ça pouvait arriver, mais je viens de gerber cognitivement dedans ma tête.




And La Bouse d'or 2009 goes to : Slumdog Millionaire (vu le 17 janvier, à l'UGC Les Halles)

Je m'autorise exceptionnellement à recycler une petite note que j'avais publiée au moment de la sortie du film - mais dont j'assume toujours chaque mot.



Pourquoi Slumdog Millionaire est-il encensé de toute part ?

A : Parce qu’il permet d’avoir bonne conscience (j’ai aimé un film qui n’était pas tout à fait américain, y a des Indiens pauvres en plus dedans…)
B : Parce que les journalistes américains d’une part n’ont pas beaucoup de bons films à voir, donc même un film passable est tout de suite porté aux nues (et se retrouve triomphant aux Golden Globes), et que les spectateurs d’autre part ont parfois tendance à s’emballer sur des films sans trop réfléchir (21 Millions de Ch’tis, vive la France)
C : « Parce que c’est Danny Boyle, tu comprends, le mec qui a fait Trainspotting et après a oublié son amour-propre au profit de ses producteurs, et le scénariste de Full Monty, qu’on sait pas trop ce qu’il a foutu depuis 1997… »
D : La réponse D (désolé, je suis à cours, je me l’explique pas trop en fait ce succès…)

Serais-je donc le seul à avoir senti la supercherie ? Personne pour lever le(s) lièvre(s) ?? Tout le monde (enfin, les journalistes et une grande partie du public), tous dupes ???

Hier soir, comme toute la salle de l’UGC des Halles, me suis retrouvé face à la nouvelle pub de Dany Boyle.

Oui oui, une pub. De par le style, d’abord, qu’on cherche encore près de 15 ans après Petits meurtres entre amis, chez le réalisateur britannique, toujours aussi hystérique. Bon, se retrouver au 3e rang, ça aide pas, mais je pense que même sur un écran d’iPhone ça l’aurait pas plus fait… Mais sa seule patte finalement ne se résumerait-elle pas uniquement à un montage très cut et une tentative incessante d’en mettre plein la vue au spectateur ? (nb : pas de méprise, Trainspotting et même Une vie moins ordinaire ont longtemps fait partie de mes films de chevet, j’ai juste dû grandir un peu…)

Mais il aura certainement échappé aux quidams un détail. Le film est co-produit par une société nommée Celador. Et Celador, je vous le donne en mille (ou plutôt en millions), n’est autre que la société productrice de… ‘Who wants to be a millionaire?’ Autrement dit, ce qui pourrait passer pour une œuvre de création artistique de la part du Golden Globisé (!!!) scénariste de Full Monty Simon Beaufoy n’apparaît en fait que comme un formidable écrin pour faire parler (si toutefois il était encore besoin d’en faire la publicité), ou plutôt de transmettre une image reluisante d’un jeu télévisé dont la seule originalité réside dans sa mise en scène (je vends des formats de jeu tv, donc je sais de quoi je parle : en matière de mécanique, y a pas plus pauvre si on oublie ‘A prendre ou à laisser’…).

Et quand on y réfléchit, ce jeu n’est-il pas un prétexte à raconter l’incroyable histoire de ce jeune homme, que tout aurait dû conduire à l’échec et à qui la vie finit par sourire ? Dans ce cas, n’est-il pas quelque peu gênant de devoir avoir recours aux questions qui lui sont posées pour souligner le caractère extraordinaire du parcours du jeune homme ? Autrement dit, QVGDM n’est-il pas superflu ? On peut d’autant plus se poser la question que l’argent n’est pas la motivation première du personnage…mais dans ce cas, où est l’intérêt de situer ce personnage au plus bas de l’échelle sociale indienne ?

On oubliera quelques autres incohérences (la dernière question, le choix du frère…), et puis bon, on se dira, de même que quand on éteint la télé après avoir regardé Foucault : ‘mais qu’est-ce que j’ai foutu devant cet abjecte spectacle pourtant si divertissant, où ceux qui gagnent le plus ne sont pas ceux qu’on croit ?’…

Et oui, c’est mon dernier mot, Jean-Pierre.

mardi 22 décembre 2009

My own private cine retro, Part. 2

La projection d'Avatar dimanche soir l'a quelque peu modifié, mais j'ai le plaisir de livrer mon Top 20 de 2009 (sous réserve de vision de Max et les Maximonstres la semaine prochaine...). Les heureux vainqueurs sont :

1er : Gran Torino (vu le 25 février, à l'UGC Normandie, puis le 4 avril au Mk2 Odéon)
Clint Eastwood a l'habitude de livrer de grands films, mais dont le défaut majeur est qu'ils sont filmés comme s'ils étaient faits pour être a priori des chefs d'oeuvre : Million Dollar Baby en tête, Sur la route de Madison ou Mystic River sont d'excellents films. Mais aucun n'a la sincérité, la spontanéité et la force de cette fable sur la transmission et la tolérance, qui évite le politiquement correct et permet au nouveau commandeur de la Légion d'Honneur de se moquer de sa propre image. Sans doute le meilleur film que j'aie vu ces dernières années.




2ème : Un Prophète (vu le 29 août, à l'UGC Les Halles)
La claque visuelle du Grand Prix du Jury Cannois 2009 est impressionnante. Jacques Audiard est sans conteste le meilleur réalisateur français en activité, et nul doute qu'après le Louis Deluc reçu ce mois-ci, les Césars ne le louperont pas, sans parler des Oscars. Souhaitons-lui plus de chance qu'à Marion Cotillard...




3ème : Inglorious Basterds (vu le 19 août, au Mk2 Quai de Loire)
Le message d'amour de Tarantino au 7ème art. Avec une thèse plutôt pertinente : peu importe la langue que l'on parle, le cinéma est un langage universel assez fort pour inventer une version fantasmée de l'Histoire. Un plaisir qui ne se boude pas.




4ème : Toute l'histoire de mes échecs sexuels (vu le 30 mai, à l'UGC Les Halles)
Une excellente surprise, sans prétention : un vrai/faux docu, qui comme son titre l'indique évoque les difficultés d'un jeune réalisateur (Chris Waitt) à entretenir des relations amoureuses qui marchent. Drôle, frais et attachant.




5ème : Il Divo (vu le 2 janvier, au Balzac)
Comment rendre un film sur l'histoire de l'homme politique italien Giulio Andreotti sexy ? Il suffit de confier sa réalisation à Paolo Sorrentino, avec ses figures de style Tarantinesques, et sa B.O. modernement décalée (Toop Toop de Cassius sur un récit se déroulant dans les 70's, fallait oser), et le tour est joué. Prix du Jury Cannes 2008.




Et puis bon pour la suite, on va pas tous se les raconter :

6ème : Là-Haut, de Pete Docter & Bob Peterson (vu le 1er août, à l'UGC Bercy)
Pour les chiens.

7ème : Jusqu'en enfer, de Sam Raimi (vu le 7 juin, à l'UGC Les Halles)
Pour le chat.

8ème : Les Beaux gosses, de Riad Sattouf (vu le 11 juin, au Mk2 Quai de Loire)
Pour les coupes de cheveux.

9ème : Avatar, de James Cameron (vu le 20 décembre, à l'UGC Odéon)
Pour les Na'vi (note de blog in progress)

10ème : Whatever works, de Woody Allen (vu le 1er juillet, au Mk2 Quai de Loire)
Pour Larry David.


Pour la route :
11ème : The Wrestler, de Darren Aronofsky (vu le 13 mars, aux 3 Luxembourg)
12ème : Le Ruban blanc, de Michael Haneke (vu le 15 novembre, au Mk2 Quai de Loire)
13ème : Panique au Village, de Vincent Patar & Stéphane Aubier (vu le 7 novembre, au Mk2 Hautefeuille)
14ème : Harvey Milk, de Gus Van Sant (vu le 5 avril, au Grand Action)
15ème : Etreintes brisées, de Almodovar (vu le 23 mai, au Mk2 Quai de Loire)
16ème : Very Bad Trip, de Todd Phillips (vu le 6 septembre, au Mk2 Bibliothèque)
17ème : Fish Tank, de Andrea Arnold (vu le 13 octobre, au Mk2 Quai de Loire)
18ème : In the Loop, de Armando Iannucci (vu le 28 novembre, à l'UGC Odéon)
19ème : Les Noces rebelles, de Sam Mendes (vu le 13 février, à l'UGC Les Halles)
20èmes ex aequo (rajout d'Avatar oblige...) : District 9, de Neill Blomkamp  (vu le 22 septembre, au MK2 Quai de Loire) & Mary et Max, de Adam Elliot (vu le 8 octobre, au Mk2 Quai de Seine)

La suite prochainement...

lundi 21 décembre 2009

We love to hate

Deux infos médias sont tombées aujourd'hui. Une était attendue depuis plusieurs semaines, c'est le résultat des charts anglais, qui semblent couronner Killing in the name, de Rage Against The Machine comme single le plus téléchargé de la période pré-Noël en Grande-Bretagne.



De nombreux blogs - et mêmes des journalistes sérieux... - ont commenté la nouvelle, et tout ce qui peut être dit sur ce buzz parti de Facebook l'a été, notamment que ça ne cause pas vraiment de tort à Simon Cowell, boss de Sony-BMG au Royaume-Uni car RATM sont eux-mêmes une signature Sony US (Epic pour être précis). Je remarque une chose néanmoins : ce sont avant tout les charts et les iTunes en tous genres qui sont gagnants, puisqu'au lieu d'un Best seller pour les fêtes, ce sont deux titres qui cumulent à eux seuls près d'un million de téléchargements... Ça prouve par ailleurs que les gens sont prêts à acheter de la musique sur le net, quoiqu'ils en disent dans les sondages.



Mais l'autre nouvelle du jour, c'est cette étude (réalisée par TNS-Sofres/Logica pour Europe 1) par le biais de laquelle on a demandé aux téléspectateurs français "quelles émissions tv ils ne souhaitaient plus voir en 2010 ?"

Outre les résultats prévisibles (Secret Story, programme le plus suivi cet été et requête numéro un de Yahoo en 2009, arrive en tête avec 63% des votes, devant deux autres blockbusters, Nouvelle Star et Koh-Lanta), c'est l'incongruité de la question que je trouve frappante : si on ne veut pas/plus voir une émission, on n'a qu'à ne pas la regarder, non ?

Et c'est ce qui rapproche ces deux faits divers, finalement : qui a dit qu'il fallait céder aux sirènes du marketing-matraquage radio/tv et consommer tout ce qu'on nous présente comme évènementiel ? Si une émission ne nous plaît pas, qu'on ne trouve pas de talent à un artiste, rien ne nous oblige à la regarder ou à l'écouter. Dans tous les cas, ça n'est pas en achetant un disque concurrent ou en demandant (passivement puisqu'en réponse à un sondage) le retrait d'une émission qu'on améliorera l'offre des médias de masse : leur objectif affiché n'a jamais été et ne sera jamais de viser la qualité... Il y a pléthore d'offre en musique, télé, ciné, médias : les consommateurs mécontents feraient mieux de donner leur chance à ces acteurs marginaux, mais sans râler après ce qui marche commercialement. Think positive, guys. Et même si vous êtes saoûlés par sa promo ultra agressive, allez voir Avatar, qui aura certainement droit à sa note de blog tellement c'est magiquement chouette.


dimanche 20 décembre 2009

My own private cine retro, Part. 1

A l'approche de la fin de l'année (et de la décennie), tout le monde fait des bilans, des Tops, des bestouffes et des rétrospectives.

Aussi me suis-je replongé dans mes agendas pour en ressortir mes tickets de ciné de 2009 et livrer mes Tops 5 perso à moi, avant de consacrer une prochaine note à mon vrai Top 20 (parce que 5, c'était trop peu).

J'ai ainsi pu constater que je m'étais rendu 64 fois au cinéma en 2009 (merci la carte illimitée). Malgré ça, j'ai quand même pu établir mon Top 5 des films que j'ai loupés cette année :




1er : Thirst, Ceci est mon sang, de Park Chan Wook 
2ème : L'Imaginarium du Dr Parnassius, de Terry Gilliam
3ème : Rapt, de Lucas Belvaux
4ème : Away we go, de Sam Mendes
5ème : Démineur, de Kathryn Bigelow










J'ai également dressé la liste des 5 Films les plus vite oubliés :

1er : The Spirit, de Frank Miller, qui pense que depuis que Robert Rodriguez a magistralement donné vie aux personnages de son Sin City, il peut adapter une bd en mettant simplement en scène des acteurs sur fond vert et en mêlant noir & blanc et couleur à l'image (scénario et dialogues en option).



2ème : Tellement proches, de Eric Toledano & Olivier Nakache, qui ont cru naïvement qu'ils pouvaient refaire le même film 3 ans après Nos jours heureux et que personne ne s'en rendrait compte.

3ème : Sunshine cleaning, de Christine Jeffs, qui a compris qu'il suffisait de mettre le mot "sunshine" dans le titre de son film indépendant américain pour qu'on en parle.

4ème : Frost/Nixon, le moins mauvais film de Ron Howard depuis Un Homme d'exception en 2002, mais un film de Ron Howard quand même.

5ème : Ricky, le plus moyen des François Ozon (mais qui permet heureusement de voir les seins d'Alexandra Lamy).


J'invite par ailleurs le lecteur friand de listes qui repassent tout en revue le best of 2009 d'Allociné, bien fourni.

vendredi 18 décembre 2009

C'est possible

Dans la série Les affiches qui nous prennent pour des billes, voici : la Pub pour le TER.


mercredi 16 décembre 2009

Cat Power

Pour qu'une vidéo fasse du buzz sur la toile, il faut soit :
- qu'elle soit surprenante
- qu'elle soit spectaculaire
- qu'il y ait des meufs à poil
- qu'elle soit drôle

OU qu'on y voie des chatons.

Ce message de mépris s'adresse à tous ceux (et ils sont nombreux) qui s'émeuvent devant ce genre d'images :


Un chaton, c'est mignon. Mais qui a décrété qu'il fallait le filmer et polluer facebook avec dès qu'il joue avec une boulette de papier ?

Pour prouver que je ne suis pas le seul à ne plus vouloir me faire pourrir, voici quelques échantillons proposés par le CCC :


(vu dans Funny People)

(mon coup de coeur, le seul chat qui en vaille la peine)


Un bonus, récupéré sur le blog d'Elise :


La consolation du jour, c'est que You Tube a annoncé le Top 5 des vidéos les plus vues en 2009 et qu'on n'y trouve pas de créatures poilues (exception faite de Susan Boyle).

dimanche 13 décembre 2009

Rien à Branly

Bien qu'ouvert depuis 2006, le Musée du Quai Branly n'avait jamais été pour moi qu'un édifice au design moderne perché en bord de Seine, avant ma visite le week end dernier.



Venu accompagné de mon acolyte pleurodire, c'est l'expo temporaire Teotihuacan qui nous a amenés jusqu'au musée.

Malheureusement, mieux vaut s'y pointer avant 15h, sinon pas la peine d'espérer apercevoir le quelconque masque ou la moindre statuette...

Nous nous sommes donc rabattus sur la collection permanente. Et là, une impression prévaut : pourquoi le Quai Branly, si ce n'est pour faire plaisir à Jacques Chirac ?

Parce qu'il existe déjà, me semble-t-il, un Musée national des Arts d'Afrique et d'Oceanie, aujourd'hui appelé Palais de la Porte Dorée, non ? Plus le Musée Guimet, donc rien de bien nouveau ou pertinent.



Une deuxième pensée occupe alors l'esprit du visiteur (en tout cas le mien) : qu'entend-on par "Art primitif" ? Il y a à mon oreille une note quelque peu péjorative, voire même paternalisto-colonialiste, à laisser entendre que les productions de peuples exclusivement non européens devraient être désignées comme "primitives", sous prétexte qu'elles sont antérieures à...bah, antérieure à la visite d'explorateurs européens, en fait....

En effet, certaines des oeuvres présentées ont plusieurs milliers d'années, quand d'autres datent du XXème siècle, et sont disposées selon une logique qui, je dois le dire, m'a quelque peu échappé - apparemment seulement géographique, et encore... Par ailleurs, 75% de la collection du Quai Branly est constituée d'objets de la vie de tous les jours. Certes ces objets sont beaux, mais ils relèvent plus d'un travail d'artisan que de celui d'un artiste.

Tortue : "Oui, mais on parle bien d'art décoratif !"
Moi : "Oui, mais là il s'agit d'art "primitif", en tout cas c'est comme ça qu'on l'appelle ici. En plus, on trouve des broches, des couteaux, des bols, mais aussi des statuettes, des totems, des armes, des diadèmes... Moi ça me fait plus penser à une brocante qu'aux Arts déco, tout ça."

Mais à une brocante dans le noir. Beaucoup plus class, avouons-le, mais du coup pas très pratique pour lire les descriptions des objets - surtout quand la moitié de l'éclairage de ces mêmes descriptions est en panne.

Je me prends alors à penser. A penser à ma spatule Ikea, au cadeau de mon Kinder Surprise mangé la veille, ou au balais de mes chiottes. Et je me dis que les Chinois du 4ème millénaire (oui, parce que ce seront les maîtres du Monde d'alors) auront la chance de s'extasier devant tout ça, et mon alter ego du futur se demandera à son tour si on s'est pas un peu foutu de sa gueule.


mercredi 2 décembre 2009

Rule, Britannia!

C'est avec une motivation et un entrain tout modérés que je me suis rendu samedi dernier, bras dessus, bras dessous avec mon assistante Tortue, à l'UGC Odéon pour y voir In the Loop, de l'inconnu écossais Armando Iannucci.



Info totalement triviale - et qu'il n'est pas nécessaire d'avoir pour apprécier le film vu que moi-même je l'ignorais - : In the Loop est en fait le prolongement d'une série créée par la même équipe et portée par les mêmes acteurs, et qui bien qu'inconnue en France, connaît sur la BBC depuis 2005 un grand succès et que s'appelerio The Thick of It. Il y est question de la vie politique britannique, plus précisément du gouvernement briton et de ses rapports avec les médias. Le tout sur un ton ultra sarcastique, et surtout super marrant.

Je n'ai jamais eu la chance d'en voir un épisode, donc je n'ai pas de point de comparaison, mais le film lui-même est une vraie réussite.

Nous sommes en 2004, quelques jours avant l'adoption de la résolution qui conduira à la Guerre en Irak. Cependant, rien n'est encore tout à fait sûr pour le grand public, et l'intervention radiophonique sur l'antenne de la BBC du ministre du "développement international" Simon Foster sème un certain trouble : ce dernier déclare en effet qu'une intervention dans le Golfe est "imprévisible". Ça a beau être flou, comme déclaration, cela suffit à lui attirer les foudres du tout puissant conseiller du Premier ministre, Malcolm Tucker. C'est donc en toute logique que celui-ci décide d'envoyer Foster à l'ONU comme "mouchard" du gouvernement anglais - à moins que ce ne soit pour donner de la résonance à une autre de ses phrases maladroites dans laquelle il invite les Anglais à être prêts à escalader la "montagne du conflit"...

Les dialogues sont hilarants, le cast rassemble des têtes dont on sait qu'on les connaît mais on sait plus où qu'on les a vus (David Rasche, Steve Coogan,...) et se permet même un clin d'oeil à l'univers des séries avec le Grand James Gandolfini (Monsieur Tony Soprano...). La mise en scène assume jusqu'au bout son parti-pris réalistico-intrusif, avec des plans très cut et une caméra presque toujours à l'épaule. Et le discours est radical, satyre oblige.

Ainsi, ce ne sont pas que les hommes politiques qui en prennent pour leur grade, mais les hommes tout court, dépeints comme lâches, concupiscents, plutôt incompétents et à qui les enjeux pourtant majeurs semblent finalement échapper au profit de leur survie personnelle. Et la raison est finalement du côté des femmes, obligées de les subir, eux et leurs piteux faits d'arme...

Les acclamations critiques sont donc toutes méritées, et le film tout à fait recommandable - et s'apprécie d'autant mieux pour peu que l'on goûte en anglais dans le texte aux torpilles de Peter Capaldi ("Kiss my sweaty balls, you fat fuck.").


En guise de conclusion, je citerai donc Jean-Pierre Coffe dans le texte : "Allez-y, les enfants. Allez-y!"