jeudi 21 octobre 2010

La Petite crotte de nez

J’aurais dû me méfier. En revoyant la semaine dernière Ne le dis à personne, que j’ai pris un plaisir presque aussi grand à visionner en dvd que celui que j’avais eu à sa sortie ciné, je me suis rendu compte que j’en avais complètement occulté la première séquence.

Le film s’ouvre sur un dîner entre amis, au cours duquel les protagonistes ont tous l’air de bien s’amuser (sauf le personnage de Marie-Josée Croze), mais qui nous exclut complètement en tant que spectateur - a fortiori parce qu’on ne comprend pas bien ce qu’il s’y raconte et qu’on le prend en plein milieu.

Il s’agit sans doute du moment le plus creux d’un récit par ailleurs plein de rebondissements, et il faut le dire plutôt bien foutu, tant dans son fond que dans sa forme.

Malheureusement pour nous, ce cher Guillaume a décidé qu’il ferait de cette scène un film de plus de deux heures trente. Bienvenue à Arcachon. Bienvenue en enfer. Ce qui suit s’adresse à toi, Guillaume Canet.

(je précise que cette affiche existe vraiment, mais le distributeur a finalement opté pour une affiche qui fait un peu moins peur, mais quand même)

L’agonie fut longue. On y avait pourtant cru, pendant les 15 premières minutes, cette ouverture en plan-séquence pas mal du tout, cette révélation modernement vaudevillesque de Magimel.

Mais non. Non, mec. C’est pas parce que je vois tes personnages rire, chialer, ou dire « je suis content » que je vais rire, chialer ou dire « je suis content ». Ca marche pas comme ça, mec.

Et puis ça te fait p'têt marrer de voir ta femme fumer des oinjs, baiser un M qui ressemble à Jack Black, se taper Maxime Nucci (Maxime Nucci ? Dans un film ? Qui joue un morceau entier ? Vraiment ???) et jurer comme un charretier (oui, hein, parce que cette seule fille d’un groupe de potes-mecs est forcément elle aussi un peu un mec), mais nous on s’en fout. En plus, on l’aime pas, ta femme.


Alors promets-moi de ne plus jamais - JAMAIS - recommencer. Et retiens-en au moins deux leçons :
1. on ne peut pas laisser tourner sa caméra quand on n’a rien à raconter, sinon sa "dépression/ses vacances entre potes qui n’ont que des problèmes de riches alors on va en faire une comédie mais on fera avoir un accident à un des potes pour que ce soit un drame",
et 2. on ne fait pas un chef d’œuvre juste parce qu’on l’a décrété après avoir monté un film de 2h34.

Merci.