mercredi 2 décembre 2009

Rule, Britannia!

C'est avec une motivation et un entrain tout modérés que je me suis rendu samedi dernier, bras dessus, bras dessous avec mon assistante Tortue, à l'UGC Odéon pour y voir In the Loop, de l'inconnu écossais Armando Iannucci.



Info totalement triviale - et qu'il n'est pas nécessaire d'avoir pour apprécier le film vu que moi-même je l'ignorais - : In the Loop est en fait le prolongement d'une série créée par la même équipe et portée par les mêmes acteurs, et qui bien qu'inconnue en France, connaît sur la BBC depuis 2005 un grand succès et que s'appelerio The Thick of It. Il y est question de la vie politique britannique, plus précisément du gouvernement briton et de ses rapports avec les médias. Le tout sur un ton ultra sarcastique, et surtout super marrant.

Je n'ai jamais eu la chance d'en voir un épisode, donc je n'ai pas de point de comparaison, mais le film lui-même est une vraie réussite.

Nous sommes en 2004, quelques jours avant l'adoption de la résolution qui conduira à la Guerre en Irak. Cependant, rien n'est encore tout à fait sûr pour le grand public, et l'intervention radiophonique sur l'antenne de la BBC du ministre du "développement international" Simon Foster sème un certain trouble : ce dernier déclare en effet qu'une intervention dans le Golfe est "imprévisible". Ça a beau être flou, comme déclaration, cela suffit à lui attirer les foudres du tout puissant conseiller du Premier ministre, Malcolm Tucker. C'est donc en toute logique que celui-ci décide d'envoyer Foster à l'ONU comme "mouchard" du gouvernement anglais - à moins que ce ne soit pour donner de la résonance à une autre de ses phrases maladroites dans laquelle il invite les Anglais à être prêts à escalader la "montagne du conflit"...

Les dialogues sont hilarants, le cast rassemble des têtes dont on sait qu'on les connaît mais on sait plus où qu'on les a vus (David Rasche, Steve Coogan,...) et se permet même un clin d'oeil à l'univers des séries avec le Grand James Gandolfini (Monsieur Tony Soprano...). La mise en scène assume jusqu'au bout son parti-pris réalistico-intrusif, avec des plans très cut et une caméra presque toujours à l'épaule. Et le discours est radical, satyre oblige.

Ainsi, ce ne sont pas que les hommes politiques qui en prennent pour leur grade, mais les hommes tout court, dépeints comme lâches, concupiscents, plutôt incompétents et à qui les enjeux pourtant majeurs semblent finalement échapper au profit de leur survie personnelle. Et la raison est finalement du côté des femmes, obligées de les subir, eux et leurs piteux faits d'arme...

Les acclamations critiques sont donc toutes méritées, et le film tout à fait recommandable - et s'apprécie d'autant mieux pour peu que l'on goûte en anglais dans le texte aux torpilles de Peter Capaldi ("Kiss my sweaty balls, you fat fuck.").


En guise de conclusion, je citerai donc Jean-Pierre Coffe dans le texte : "Allez-y, les enfants. Allez-y!"

1 commentaire:

Unknown a dit…

Ouais ! Purée ! Il faut absolument que j'aille me faire ce film ! Il est sur ma liste depuis longtemps ! :D