mardi 5 janvier 2010

Métr♥ - B♥ul♥t - D♥d♥

C'est pas moi qui le dis : de nombreuses études ont montré qu'en France, la relation qu'on entretient avec son boulot présente très fréquemment (toujours ?...) une composante affective forte.

Mais j'ai envie d'aller plus loin. Certes, la récente officialisation de mon souhait de me casser de mon taf actuel pourrait sans doute laisser croire que ma prise de conscience en est concomitante. Mais l'analyse que j'ai menée est bien antérieure. Et je suis parvenu à cette conclusion dès mes tous premiers stages : le monde professionnel et notre vie amoureuse se ressemblent terriblement. En voici quelques exemples frappants.


- Au commencement, il y a l'individu en recherche d'un emploi, qui a tout du célibataire en quête d'une relation. On parle bien de misère affective, d'ailleurs. Tous deux fréquentent des groupes susceptibles de les aider et des lieux qui sauront combler leurs manques (le pôle emploi, les boîtes de nuit, les séminaires de jeunes diplômés, les bars où speed-dater...), et internet leur a ouvert de nouvelles perspectives.


- Puis vient la première rencontre. En date comme en entretien, on sort tous ces atouts, on séduit, on charme, on essaie de donner envie : l'essentiel est de concrétiser. Mais on est parfois obligé de les enchaîner avant de trouver la perle rare - et surtout de lui taper dans l'œil à elle...

Déjà tout jeune, Claude Allègre avait compris qu'il ne fallait 
pas hésiter à dire le fond de sa pensée pour se faire remarquer.

- Heureusement, on nous propose un jour de construire quelque chose, ensemble. On peut appeler ça un CDI, une long-term relationship, un mariage, l'idée reste la même : nous voulons qu'on nous fasse confiance, mener à bien des projets (construire une maison de plain pied, démanteler une centrale nucléaire, pondre un chiard...). Malheureusement, on a parfois droit à des "je cherche pas de truc sérieux mais je vais un peu abuser de toi quand même", "je préfère te le dire tout de suite, je suis plus en mode sex-friend", ou "je t'aime/je t'aime plus/je t'aime/je t'aime plus" : on nous offre alors un stage, un temps-partiel ou un contrat en alternance.


- C'est fâcheux, mais vient inévitablement (au bout de 3 ans) le moment où on se demande pourquoi on reste ensemble alors que le cœur n'y est plus. Par habitude ? Par peur du changement ? Pour le confort ? C'est alors que commencent nos premières infidélités. On flâne d'abord sur les sites de cul ou sur Linked-in, on se met à regarder plus attentivement les relationship status de nos amis sur facebook ou les pages d'annonces toutes compactées  dans Télérama ou Le Point... C'est le début de la fin.

- Reste à annoncer la nouvelle. Parfois ça se passe bien - l'autre est même soulagé, car lui-même avait "quelque chose à nous dire..." Attention toutefois, il faut bien choisir ses mots ("c'est pas toi, c'est notre relation qui me va plus") si on ne veut pas se retrouver devant le juge, ou tout simplement passer un mauvais moment.



Et pour la route, un petit lien et puis un autre.

2 commentaires:

C. a dit…

C'est drôle, ton article me fait penser à "Extension du domaine de la lutte" de Houellebecq (que je n'aime pas beaucoup)... Chouette photo de Claude Allègre !

BnG a dit…

Merci! Mais qui es-tu, mystérieux C.?...